Question de M. DOUBLET Michel (Charente-Maritime - RPR) publiée le 24/10/2002

M. Michel Doublet attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation particulièrement préoccupante des otages en Colombie. Le 23 février 2002, Ingrid Betancourt, sénatrice colombienne, reconnue pour sa lutte contre la corruption, la mafia et la drogue, a été enlevée par la guérilla marxiste des FARC (forces armées révolutionnaires en Colombie), comme de nombreux autres élus, parlementaires colombiens, mais aussi des ressortissants étrangers. La situation en Colombie en matière de droits de l'homme se détériore, la violence a fait de nombreuses victimes parmi la population civile. Aussi, il lui demande quelles actions le Gouvernement compte mettre en oeuvre pour manifester auprès de la Colombie son soutien aux otages, mais aussi ses préoccupations sur leur sort.

- page 2429


Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 13/02/2003

Le gouvernement français ne ménage et continuera à ne ménager aucun effort pour obtenir la libération dans les meilleurs délais de Mme Ingrid Bétancourt, de sa directrice de campagne, Mme Clara Rojas et des autres otages en Colombie. L'enlèvement et la séquestration prolongée des otages sont des crimes inacceptables. La communauté internationale ne saurait rester passive devant ces pratiques qui endeuillent la Colombie. Dans ce cadre, le ministre des affaires étrangères s'est rendu en Colombie le 29 novembre dernier. Il a rencontré longuement le Président Alvaro Uribe Velez ainsi que les principaux membres de son gouvernement, et notamment sa collègue Mme Carolina Barco. Il s'est par ailleurs entretenu avec les représentants des familles d'otages et, en particulier, avec la famille de Mme Ingrid Bétancourt, retenue contre son gré depuis le 23 février dernier par la principale guérilla, les FARC. Le peuple colombien doit assumer toutes ses responsabilités. Le gouvernement français a exprimé clairement sa disponibilité à l'aider à rechercher les moyens de mettre fin à ce conflit cruel. Déjà, il s'était impliqué fortement, avec d'autres, dans la facilitation des processus de paix avec les guérillas, conduits par le prédécesseur du Président Uribe. Il appuie aujourd'hui la volonté du gouvernement colombien, fondée sur une politique de fermeté, de rechercher une solution négociée en sollicitant, notamment, les bons offices du secrétaire général des Nations unies. Le gouvernement français appuie cette approche, dans la mesure où elle combine le renforcement de l'autorité de l'Etat et l'ouverture au dialogue avec les groupes armés illégaux. Il reconnaît la légitimité, pour rétablir la paix civile en Colombie, d'une politique de sécurité efficace et respectueuse des droits de l'homme, à laquelle une coopération dans des domaines comme le renforcement institutionnel ou la lutte contre le trafic de drogue doit être apportée. La possibilité d'un appui technique de la France à la substitution de cultures par reforestation, priorité du Président Uribe pour lutter contre la production de drogue, est à l'étude.

- page 540

Page mise à jour le