Question de M. MARTIN Pierre (Somme - RPR) publiée le 24/10/2002

M. Pierre Martin appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux anciens combattants sur la question délicate concernant l'extension des mesures de réparation prévues pour les orphelins des déportés de la Shoah par le décret du 3 juillet 2000. Le sachant sensible à la revendication d'équité émanant du monde combattant, il lui demande, s'il pense être en mesure de répondre à cette demande dans le projet de loi 2004, imaginant qu'avant cette échéance le travail interministériel qu'il a engagé pour définir les termes juridiques et financiers de cette mesure de réparation à l'égard des intéressés, aura été rendu.

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Réponse du Secrétariat d'Etat aux anciens combattants publiée le 19/12/2002

Le décret n° 2000-657 du 13 juillet 2000 a institué une mesure de réparation destinée aux personnes dont le père ou la mère a été déporté à partir de la France dans le cadre des persécutions antisémites durant l'Occupation et a trouvé la mort en déportation alors qu'elles étaient mineures. Cette disposition s'inscrit dans le cadre de la mission présidée par M. Jean Matteoli. Elle prend en compte, parmi l'ensemble des personnes ayant souffert des actes commis pendant l'Occupation, la situation particulière de celles et de ceux ayant perdu leurs parents du fait d'une politique d'extermination qui avait un caractère systématique, visait toute personne, indépendamment de ses choix et de ses engagements, du seul fait qu'elle était juive, et s'étendait même aux enfants. Le caractère particulier de ces persécutions a d'ailleurs été reconnu par le Conseil d'Etat dans une décision du 6 avril 2001. Cependant, les pouvoirs publics ne sauraient rester indifférents à la situation des autres orphelins de déportés non visés par le dispositif spécifique institué par le décret du 13 juillet 2000. C'est pourquoi, le secrétaire d'Etat aux anciens combattants a demandé à M. Philippe Dechartre, ancien résistant, ancien ministre du général de Gaulle et de Georges Pompidou, de conduire une concertation avec toutes les parties prenantes, afin de permettre au Gouvernement de mettre en oeuvre une solution équitable et raisonnable. En effet, le Gouvernement s'attachera à ce que, dans le règlement de cette douloureuse question, la mesure préconisée recueille l'assentiment de tous, pour qu'en aucun cas, en tentant de réparer une injustice, il n'en soit créé une nouvelle.

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