Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - UMP) publiée le 23/01/2003

M. René Trégouët rappelle à l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie l'impression commune se dégageant de plusieurs enquêtes d'opinion et faisant ressortir la conviction de très nombreux consommateurs que l'euro est responsable d'une hausse généralisée des prix et ce depuis son introduction (arrondis à la hausse effectués par des petits commerçants, etc.). Quelle est la réalité statistique constatée par le Gouvernement à cet égard depuis l'introduction de l'euro ?

- page 227


Réponse du Ministre de l'économie, des finances et de l'industrie publiée le 10/07/2003

Les relevés de prix des années 2001 et 2002 ont permis d'observer les changements de prix lors de la conversion à la nouvelle monnaie. On a noté un basculement progressif vers des prix arrondis en euros, dont l'impact sur le niveau moyen des prix diffère selon les produits considérés. En particulier, le prix des services a été poussé à la hausse et celui des biens durables à la baisse. Au total, l'étude des données microéconomiques montre que le passage à l'euro a contribué pour environ 0,1 point à la hausse de l'inflation en janvier 2002, principal mois concerné. Ce chiffre a été confirmé par une approche globale, en identifiant les principaux facteurs traditionnels de variation mensuelle de l'indice d'ensemble de janvier 2002 et en imputant la part qui demeurait " inexpliquée " de l'évolution à l'effet euro. Sur l'ensemble des trois premiers trimestres l'impact est estimé à 0,14 point. Au niveau sectoriel, les effets du passage à l'euro sont très contrastés. Ils sont particulièrement significatifs dans les services. C'est dans ce secteur que la part des prix " psychologiques " en euros progresse le plus vite en janvier (40,8 %, après 17,9 % en décembre). Cet ajustement des tarifs est allé de pair avec un taux élevé de renouvellements d'étiquettes. Au total, l'effet euro sur les prix des services est estimé à + 0,5 % sur lepremier trimestre de 2002, sur une progression enregistrée de + 1,1 % (contre + 0,3 % au cours du 1er trimestre de 2001). Après janvier, l'impact du passage à l'euro dans ce secteur a été très limité : + 0,06 de février à septembre. Dans l'habillement, le passage à l'euro s'est également traduit par une légère accélération des prix. Toutefois, l'impact à la hausse enregistré en février en raison de la fin des soldes d'hiver a été partiellement compensé par une baisse constatée au troisième trimestre à la sortie des soldes d'été. Dans l'alimentation hors produits frais et les autres produits manufacturés, l'impact du passage à l'euro a été très faible au premier trimestre 2002 mais s'est prolongé aux second et troisième trimestres. Cela est sans doute la conséquence de la période de gel des prix appliquée par la grande distribution. L'impact total est resté toutefois limité respectivement à 0,13 et 0,18 point d'augmentation. Le secteur des biens durables, qui connaît traditionnellement une baisse tendancielle des prix, s'est distingué nettement des autres secteurs, car l'impact du passage à la nouvelle monnaie y est apparu globalement négatif. En outre, plutôt que de s'estomper, cet effet euro s'est accrû de janvier à mars : - 0,15 % en janvier, - 0,20 % en février et - 0,25 % en mars. Le phénomène s'est ensuite atténué mais au total, sur les trois premiers trimestres de l'année 2002, le passage à l'euro s'est accompagné dans le secteur d'une baisse des prix de 0,69 %.

- page 2222

Page mise à jour le