Question de M. AMOUDRY Jean-Paul (Haute-Savoie - UC) publiée le 23/05/2003

Question posée en séance publique le 22/05/2003

M. Jean-Paul Amoudry. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.

Monsieur le ministre, la France accueillera, les 2 et 3 juin prochain, à Evian, la réunion du G 8. La préparation de cette rencontre mobilise depuis plusieurs mois les autorités, les collectivités publiques et toute la région. Un dispositif exceptionnel est déployé sur une grande partie de la Haute-Savoie ainsi que sur les cantons suisses voisins.

Tant par les thèmes que le France a choisi d'y mettre en avant que par le moment de leur discussion, ce sommet devrait avoir une portée toute particulière.

Il devrait, tout d'abord, marquer le renforcement de la relation du G 8 avec le reste du monde. Déjà en 1996, la précédente présidence française avait lancé le programme pour les pays pauvres très endettés, allégeant la dette d'une quarantaine de pays africains ou latino-américains.

La réunion formelle du G 8 à Evian sera, sur l'initiative du Président de la République, précédée, le 1er juin, d'un dialogue associant plus d'une vingtaine de pays pauvres ou émergents. Ce dialogue permettra de tirer un bilan des premiers développements du nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique, le NEPAD mis en place lors de la réunion de Gênes. Ainsi, les membres du G 8 réunis à Evian devraient donner un nouvel élan à leur partenariat avec les pays de l'hémisphère sud. Monsieur le ministre, quelles propositions concrètes la France entend-elle présenter dans ce but ?

Par ailleurs, cette rencontre d'Evian réunira, pour la première fois et au plus haut niveau, des pays qui, voilà quelques semaines, ont développé des options différentes lors du conflit en Irak. A l'heure où le G 8 devrait démontrer son ouverture au monde, il lui faudra aussi marquer l'apaisement des relations entre ses membres. Mais, au-delà de l'affichage d'une normalisation des relations politiques, notamment entre la France et les Etats-Unis, qu'en est-il du boycott qui, selon certains échos de presse, frapperait de manière persistante les produits français outre-Atlantique ?

Pouvez-vous, monsieur le ministre, nous confirmer la véracité de telles informations, et quelles assurances pouvez-vous nous donner qu'une fois la relation transatlantique normalisée du point de vue politique notre économie et nos entreprises ne soient pas pénalisées par ce type de comportement ?

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Réponse du Ministre de l'économie, des finances et de l'industrie publiée le 23/05/2003

Réponse apportée en séance publique le 22/05/2003

M. Francis Mer, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Monsieur le président, je tiens d'abord à préciser que le Gouvernement s'associe totalement au témoignage de solidarité que vous venez d'adresser à nos amis algériens.

J'en viens à la question posée par M. Amoudry.

Les travaux que nous avons menés à Deauville, en préparation du sommet d'Evian, ont été fructueux dans les deux directions que vous avez évoquées. Ces travaux étant de nature différente, je commencerai par vous répondre sur les relations franco-américaines et leurs incidences économiques.

Comme cela avait déjà été précisé, en avril, à Washington, par mon collègue John Snow, il va de soi que l'administration américaine n'a ni l'intention, ni l'ambition, ni d'ailleurs la capacité d'introduire un quelconque déséquilibre par rapport aux engagements internationaux qu'elle a pris en ce qui concerne les échanges entre nos deux pays. Samedi dernier, à Deauville, M. John Snow a confirmé de nouveau, très spontanément et très clairement, qu'il n'était pas question pour son pays d'agir en un sens différent.

Cela étant, on ne peut pas pour autant empêcher un certain nombre d'entreprises américaines ou de consommateurs américains, à titre individuel, d'émettre des préférences au détriment des produits français. Mais, je l'espère, ces réactions ne seront que très transitoires.

Au demeurant, et cela malgré la tension à laquelle vous faites allusion, monsieur le sénateur, la France n'en a pas moins signé un certain nombre de contrats ; je pense notamment à celui d'Areva en matière de traitement des déchets nucléaires aux Etats-Unis pour un montant significatif de 40 millions de dollars.

Cela n'a pas empêché non plus que l'une de nos plus belles entreprises de restauration, Sodexho, continue à alimenter - au sens propre du terme - l'armée américaine, du moins sur ses bases américaines.

En ce qui concerne maintenant l'Afrique, la situation a fait l'objet de nombreuses discussions à Deauville.

M. le président. Veuillez conclure, monsieur le ministre !

M. Francis Mer, ministre. Cela nous a permis de confirmer, dans la perspective de la réunion d'Evian, les engagements que nous avions pris les uns et les autres à cet égard, en ce qui concerne tant l'augmentation des subventions que nous nous étions engagés, à Monterey, à verser à l'Afrique que les autres éléments permettant à ce continent de sortir de son isolement, de s'insérer dans le commerce international au moyen, dans un certain nombre de domaines, d'une aide particulière.

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