Question de Mme PAYET Anne-Marie (La Réunion - UC) publiée le 01/05/2003

Mme Anne-Marie Payet attire l'attention de M. le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche sur le mouvement revendicatif entamé voilà maintenant plus d'un an par les conseillers pédagogiques de circonscription de l'IUFM. Elle souligne que les conseillers pédagogiques de circonscription, enseignants expérimentés devenus formateurs, assurent des tâches multiples au sein de chacune des circonscriptions de l'éducation nationale. Au nombre de leurs missions s'inscrivent notamment, conformément aux orientations nationales, l'accompagnement des professeurs des écoles débutants et la participation à la formation initiale ou continue des enseignants du premier degré. A ces différents titres, ils sont des personnes ressources souvent sollicitées. A l'heure où la lutte contre l'illettrisme nécessite une forte implication de tous, ils constatent une accumulation des missions qui leur incombent et une dégradation de l'exercice de leur profession. Les conseillers pédagogiques de circonscription demandent à être reconnus comme de véritables formateurs de terrain (ils détiennent la même qualification professionnelle que les maîtres formateurs, à savoir le certificat d'aptitude aux fonctions d'instituteur professeur des écoles maîtres formateurs), à bénéficier des mêmes conditions d'exercice que tout formateur et à récupérer les avantages et les moyens de fonctionnement perdus lors du passage des conseillers pédagogiques de circonscription dans le corps de professeur des écoles. Elle précise qu'à la Réunion, où près de 190 000 personnes ont moins de quatorze ans et où le premier degré comptabilise 531 écoles, ce sont soixante conseilleurs pédagogiques de circonscription qui ne veulent plus assurer leurs missions dans ces conditions : ils ne participent plus à la formation initiale des professeurs des écoles et n'assurent plus le suivi des PE 2 en stage de responsabilité. Elle ajoute qu'il n'est pas acceptable que les futurs professeurs des écoles ne puissent bénéficier de l'intégralité des formations qui leur sont offertes, tant par les maîtres formateurs que par les conseillers pédagogiques de circonscription. En conséquence, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer les moyens qui ont été mis en oeuvre pour remédier à cette situation.

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Réponse du Ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche publiée le 12/06/2003

Dans les dernières années, les missions confiées aux conseillers pédagogiques n'ont pas formellement été modifiées même si la modernisation continue du système éducatif, l'évolution des contenus et des modalités d'enseignement en vue d'une meilleure efficacité pédagogique ont sans doute affecté le contenu de ces missions. Il s'agit bien toujours pour eux, conformément aux textes qui définissent leurs fonctions (en particulier la note de service n° 96-107 du 18 avril 1996), d'apporter aide et conseil aux enseignants individuellement ou dans leur travail en équipe et de contribuer, dans les animations pédagogiques de circonscription ou des sessions de formation, au perfectionnement professionnel des maîtres rendu nécessaire par les évolutions du système éducatif. Il convient de souligner que leurs missions s'exercent auprès des enseignants et ne consistent pas en un suivi des élèves qui, lui, incombe à l'équipe pédagogique de chaque école, éventuellement aidée par des dispositifs spécifiques (réseaux d'aides spécialisés aux élèves en difficulté, service scolaire de promotion de la santé, centres académiques pour la scolarisation des nouveaux arrivants et des enfants du voyage, etc.). L'accueil de nouveaux professeurs des écoles, nombreux du fait du fort renouvellement de ce corps d'enseignants, et l'importance accordée à l'accompagnement de l'entrée dans le métier mobilisent les conseillers pédagogiques sur ce qui était leur vocation première : l'aide aux débutants. L'évolution des contenus d'enseignement (lecture littéraire, sciences, TICE, langues vivantes, enseignements artistiques), telle que la font apparaître les programmes du 25 janvier 2002, les conduit à intervenir aussi auprès des enseignants qui ont une certaine ancienneté pour les aider à s'adapter aux nouvelles exigences du système éducatif. La recherche d'une bonne organisation départementale, avec des mutualisations d'outils et des échanges de service entre circonscriptions sur la base de compétences particulières, peut permettre d'améliorer le fonctionnement global et d'éviter, pour chacun, ce qui peut être ressenti comme une forme de dispersion. En ce qui concerne la revalorisation de la fonction, une étude est en cours, qui devra nécessairement tenir compte des contraintes budgétaires.

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