Question de Mme BORVO COHEN-SEAT Nicole (Paris - CRC) publiée le 30/10/2003

Mme Nicole Borvo attire l'attention de Mme la secrétaire d'Etat à la lutte contre la précarité et l'exclusion sur le manque de places d'hébergement d'urgence à Paris. Dans la nuit de jeudi à vendredi, un sans-abri, originaire du Sri Lanka, a été retrouvé mort dans le 10e arrondissement. Il est à noter que le 10e arrondissement est un quartier où se sont retrouvés les réfugiés de Sangatte, contraints de coucher dehors, parceque l'arrondissement, comme les autres, ne dispose pas d'un nombre de places d'accueil suffisant pour les demandeurs d'asile et les sans abri. La préfecture, les associations et la mairie de Paris ont, comme chaque année, pris certaines mesures. 780 places supplémentaires pour cet hiver seront disponibles à Paris parmi les 3 000 de plus sur le territoire, mais au mois de novembre seulement, face aux 500 000 sans-abri, les 87 000 places d'urgence ouvertes en 2002-2003, pérennisées cet hiver, plus les 3 000 citées plus haut, ne font pas le compte. Rien que pour les demandeurs d'asile, les associations réclament au niveau national 15 000 places supplémentaires et un développement des logements stables. A ce sujet il faut noter que beaucoup de demandeurs d'asile pourraient être autonomes s'ils avaient l'autorisation de travailler. Le récent rapport du Conseil économique et social concernant l'immigration préconise le droit au travail pour les demandeurs d'asile dans un délai maximal de six mois après le dépôt du dossier. Cette mesure de bon sens, qui existait jusqu'en 1991, est demandée sans succès par les associations qui les accueillent et qui, malgré leur dévouement et leur professionnalisme, n'en peuvent plus. De plus, les associations, qui assument les carences de l'État, se heurtent à la volonté gouvernementale de rétrécir leurs crédits. En tout état de cause, ce dont il s'agit, à l'égard des personnes en errance, c'est bien de développer une politique de présence sur le terrain, de prendre des mesures adaptées en fonction de leurs besoins, de s'appuyer sur tous les acteurs institutionnels et associatifs pour construire une intervention quantitative et qualitative cohérente, abordant à la fois les problèmes d'hébergement et de nourriture, mais aussi les aspects sanitaires, psychologiques et sociaux en vue d'un objectif commun : que chacun de ces hommes, de ces femmes trouve sa place dans notre société. Elle lui demande par conséquent ce qu'il compte faire pour débloquer les moyens nécessaires pour venir en aide à ces populations et revenir sur la volonté gouvernementale de rétrécir les crédits aux associations. Par ailleurs, étant donné que l'urgence sociale frappe tout au long de l'année, et ce malgré l'existence de nombreux dispositifs d'aide, ne serait-il pas également nécessaire que l'Etat soit à l'initiative d'une table ronde réunissant la Mairie, la préfecture, la caisse d'allocations familiales, la caisse d'assurance maladie, les ASSEDIC et tout autre organisme disposant de fonds sociaux, pour travailler ensemble sur le problème de la pauvreté à Paris et rechercher quelles aides concrètes et coordonnées pourraient être apportées aux personnes qui en souffrent ?

- page 3201

Transmise au Ministère délégué à la cohésion sociale et à la parité


La question est caduque

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