Question de Mme BORVO COHEN-SEAT Nicole (Paris - CRC) publiée le 20/11/2003

Mme Nicole Borvo attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur la situation du Centre national d'art et d'essai dans le 6e arrondissement de Paris. Celui-ci abrite deux salles de théâtre de 120 et 130 places, trois cinémas, un bar et un restaurant. Depuis 1982 ce lieu privé est subventionné par l'Etat qui lui a accordé le label de centre national d'art et d'essai. La subvention de l'État représente 30 % des ressources. Sans elle il sera impossible de pérenniser toutes les activités culturelles du Lucernaire, Or le ministère a coupé en deux en avril 2003 la subvention et la supprime totalement en janvier 2004. Le risque est grand que les murs soient vendus à des fins commerciales et Paris perdrait alors ce lieu culturel unique en son genre. Elle lui demande les intentions du ministère en vue d'y pérenniser les activités culturelles.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 22/01/2004

L'honorable parlementaire a raison de rappeler que, depuis 1982, ce lieu est soutenu par l'Etat par une subvention de fonctionnement supérieure à celles accordées à la majorité des scènes nationales qui sont eux des théâtres publics. La qualité du projet artistique de son propriétaire justifiait cette décision. Depuis 1982, Paris a vu naître d'autres lieux, soutenus par l'Etat, et dont les projets rayonnent aujourd'hui plus largement. Le propriétaire a fait part au ministère de la culture et de la communication fin 2001 de son intention de vendre Le Lucernaire. Le ministère a souhaité à l'époque que cette vente se réalise dans les meilleures conditions. Il a ainsi maintenu l'intégralité de sa subvention en 2002. Le ministère a décidé de reconduire cette subvention jusqu'en juin 2003, la vente n'étant pas réalisée fin 2002. Pour permettre au propriétaire de transmettre ce lieu dans des conditions qui respectent sa vocation culturelle, le ministère de la culture et de la communication et la Ville de Paris ont décidé de lui adresser en 2004 une subvention d'un montant global maximal de 300 000 euros (soit 150 000 euros chacun), mais dont le montant définitif dépendra de la date de vente. Ce dispositif a reçu l'accord du propriétaire. Cette aide revêt un caractère tout à fait exceptionnel. Concernant l'avenir, tout dépend de la nature et de la qualité du projet artistique, de la personnalité culturelle et artistique de son porteur, de son rayonnement dans le milieu professionnel, de sa complémentarité ou non avec les autres lieux artistiques de Paris. Le ministère de la culture et de la communication arrêtera sa position compte tenu de ces différents paramètres.

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