Question de M. FISCHER Guy (Rhône - CRC) publiée le 18/12/2003

M. Guy Fischer appelle l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur la situation extrêmement préoccupante du service des urgences de l'hôpital Edouard-Herriot, à Lyon. Ce service est toujours saturé, particulièrement le week-end, où il est désormais et malheureusement habituel que des malades, notamment âgées, passent une nuit dans le plus grand inconfort dans un couloir, voire attendent jusqu'à quarante-huit heures pour obtenir un lit. Face à une situation inhumaine - pour les patients comme pour les personnels - la direction de cet établissement, les médecins, infirmiers et internes réclament de toute urgence l'ouverture de lits. Il ne s'agit nullement pour eux d'alimenter une polémique stérile entre médecins de ville et urgentistes. Ils estiment leur demande fondée sur un problème de fonctionnement global et permanent consécutif à un manque de moyens. Il lui demande instamment de prendre sans tarder les dispositions demandées, pour permettre d'accueillir dignement les malades et d'améliorer sensiblement les conditions de travail du personnel.

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 11/03/2004

La situation des urgences de l'hôpital Edouard-Herriot, qui prend en charge près de 115 000 passages par an, constitue une illustration de la problématique nationale des services d'urgence, confrontés, sur l'ensemble du territoire et notamment au sein des grandes agglomérations urbaines, à d'importantes difficultés, liées notamment à un afflux massif de patients aux urgences. L'ensemble des acteurs concernés est fortement mobilisé pour améliorer la prise en charge des patients se présentant aux services d'urgences de l'hôpital Edouard-Herriot. Ainsi, dans le cadre des mesures décidées au plan national, notamment la mise en oeuvre du " plan urgences " annoncé par le ministre de la santé le 30 septembre 2003, des actions ont été et seront rapidement mises en oeuvre permettant l'amélioration de l'organisation et du fonctionnement des urgences à l'hôpital Edouard-Herriot. Ces mesures sont d'abord internes à l'établissement et visent à améliorer la prise en charge des personnes âgées accueillies aux urgences de l'hôpital Edouard-Herriot. L'agence régionale de l'hospitalisation de Rhône-Alpes a alloué les crédits nécessaires, d'une part à l'ouverture en 2004 d'une unité de médecine gériatrique de dix-huit lits qui prendra en charge des malades âgés issus de l'accueil des urgences et, d'autre part, à la mise en place d'une équipe mobile gériatrique pour favoriser l'orientation des personnes âgées. De même, dans le cadre du contrat d'objectifs et de moyens des hospices civils de Lyon, l'agence régionale de l'hospitalisation a alloué plus de 3,5 millions d'euros pour mettre en place une filière en aval de l'unité de médecine gériatrique au sein des hospices civils de Lyon. Ainsi cinquante-six lits de médecine et de soins de suite pour personnes âgées seront mis en service dès novembre 2004 au sein de l'hôpital Pierre-Garraud. Par ailleurs, afin de surmonter les afflux de patients particulièrement importants en hiver, compte tenu des pathologies infectieuses liées à cette période (grippe, bronchiolites,...), les hospices civils de Lyon mettent en place, depuis plusieurs années, un plan hivernal d'urgences de décembre à mars permettant d'augmenter les capacités d'accueil tant des urgences pédiatriques que des urgences adultes de l'hôpital Edouard-Herriot. En outre, l'établissement a prévu d'investir 1,5 million d'euros pour aménager le pavillon du service médical d'accueil et son bureau d'entrées, ce qui permettra d'améliorer notablement tant les conditions d'accueil des patients que les conditions de travail du personnel qui réalisent leurs missions dans un pavillon aujourd'hui très dégradé. Enfin, l'ouverture de six boxes supplémentaires au sein de la zone de surveillance de très courte durée et l'implantation de celle-ci au sein des services d'urgence en 2005 devraient permettre une amélioration sensible de la prise en charge des patients aux urgences de l'hôpital Edouard-Herriot. Par ailleurs, d'autres mesures s'inscrivant dans le cadre de l'organisation de la permanence des soins en médecine ambulatoire devraient permettre d'éviter le recours systématique et finalement parfois médicalement injustifié aux urgences. La direction départementale des affaires sanitaires et sociales du Rhône, sous l'égide du préfet, veille à la bonne articulation entre permanence de soins et service des urgences, qui nécessitera notamment de conforter le SAMU dans son rôle pivot d'orientation, d'organisation et de fonctionnement de la régulation médicale en renforçant dès 2004 ses effectifs de permanenciers. Le recentrage des services d'urgence sur leur vocation première (urgences médicales, urgences chirurgicales, détresses vitales) constitue un objectif essentiel du travail conduit par l'ensemble des acteurs concernés. La mise en oeuvre effective en ce début d'année de quatre maisons médicales de garde, installées dans la ville de Lyon, constitue l'une des mesures opérationnelles les plus emblématiques devant contribuer à cet objectif. L'ensemble de ces mesures doit permettre d'améliorer l'organisation et le fonctionnement du service d'urgences de l'hôpital Edouard-Herriot et plus largement de mieux prendre en charge les soins non programmés au sein de l'agglomération lyonnaise.

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