Question de M. BOYER Jean (Haute-Loire - UC) publiée le 16/01/2004

Question posée en séance publique le 15/01/2004

M. Jean Boyer. Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, comme nous le savons tous, notre patrimoine humain le plus précieux est la santé. C'est le coeur de la vie, la richesse du présent et l'espérance pour l'avenir.

La pénurie du nombre d'internes, et notamment de futurs chirurgiens, menace la survie des centres hospitaliers universitaires. Le manque de personnel dans les maisons de retraites, les maisons spécialisées ou les hôpitaux se fait cruellement ressentir.

En effet, les pathologies deviennent de plus en plus complexes et difficiles ; trop souvent, la maison de retraite devient le dernier rempart face à la mort.

Les conditions de travail sont particulièrement rudes et obligent le personnel, souvent non préparé et insuffisamment qualifié, à assurer des tâches spécialisées qui ne lui incombent pas.

L'homme est un être vivant pour lequel la seule réponse technique ou administrative ne peut suffire. L'accompagnement humain est essentiel, facteur non seulement de guérison mais aussi de sécurité psychologique. L'appui précieux apporté par nos personnels de santé, à quelque niveau que ce soit, du chirurgien à l'aide-soignante, de l'infirmière à l'agent des services hospitaliers, n'est ni quantifiable ni mesurable ; il est illimité. C'est une présence sécurisante et capitale dans la vie des personnes malades ou dépendantes.

Dès cette année, le Gouvernement prévoit un certain nombre de mesures en faveur des maisons de retraite. Pourriez-vous nous apporter des précisions à ce propos, monsieur le ministre de la santé ?

S'agissant des établissements médicalisés et hospitaliers, quelles dispositions le Gouvernement entend-il effectivement prendre afin de répondre à l'inquiétude ressentie par des hommes et des femmes qui n'ont qu'un seul objectif : « tenir » au nom d'une certaine éthique ?

La santé doit demeurer au coeur de l'action politique et compter sur des moyens adaptés. Comme vous le savez, la santé n'a pas de prix, et si nous voulons que le système français reste l'un des meilleurs au monde, il est essentiel de s'en donner les moyens. (Applaudissements sur les travées de l'Union centriste et de l'UMP, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 16/01/2004

Réponse apportée en séance publique le 15/01/2004

M. Jean-François Mattei, ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées. Monsieur le sénateur, vous avez raison de le rappeler, l'hôpital est le lieu premier de notre humanité : l'hôpital, c'est le lieu de l'hospitalité, le lieu où l'on accueille la souffrance, la douleur, et les plus fragiles d'entre nous. C'est pour ces valeurs que nous sommes reconnaissants à l'hôpital et à ceux qui l'animent, les hospitaliers, de leur travail et de leur dévouement.

Vous avez également rappelé, à juste titre, que l'hôpital est aujourd'hui confronté à un certain nombre de difficultés. C'est bien la raison pour laquelle M. le Premier ministre a engagé le programme « Hôpital 2007 ».

En effet, monsieur le sénateur, pour mieux soigner, il faut travailler dans des locaux adaptés, dotés d'équipements performants. C'est tout le programme d'investissement d'« Hôpital 2007 ».

En outre, il faut avoir plus de crédits budgétaires. (Eh oui ! sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC.)

C'est la raison pour laquelle la tarification à l'activité va permettre à ceux qui s'engagent dans la vie de l'innovation d'être financés à hauteur de leurs ambitions.

Mme Nicole Borvo. C'est pourquoi vous baissez les impôts !

M. Jean-François Mattei, ministre. Comme vous le soulignez encore avec raison, pour mieux soigner, il faut rapprocher les administratifs, les soignants et les patients, et c'est tout l'enjeu de la gouvernance.

A cet égard, je suis heureux de vous apprendre que j'ai signé voilà une heure avec deux syndicats de praticiens hospitaliers le protocole de gouvernance hospitalière. (Très bien ! et applaudissements sur les travées de l'UMP.) C'est une grande réforme qui est en route !

Enfin, vous avez raison : mieux soigner, c'est avoir davantage de personnel. (Exclamations sur les travées du groupe CRC et du groupe socialiste.) Nous avons trouvé une situation (Protestations sur les mêmes travées) dont nous portons, les uns et les autres, c'est vrai, une responsabilité. Mais qu'avons-nous fait ? Nous avons augmenté les quotas de formation de 900 postes pour la médecine et de 4 000 pour les infirmières, et la valorisation des acquis de l'expérience est en route.

Enfin, des efforts considérables sont accomplis au travers du plan « vieillissement et solidarité » pour les maisons de retraite.

J'ajoute, car on nous pose souvent la question, que sont ouverts au recrutement 2 750 postes de médecins pour la période 2002-2004 dans nos hôpitaux et 45 000 postes médicaux.

S'agissant du travail effectué au-delà des 35 heures, nous avons engagé plus de 750 millions d'euros.

Tels sont les efforts que nous réalisons pour l'hôpital, afin qu'il soit plus humain. (Bravo ! et applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)

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