Question de Mme ASSASSI Éliane (Seine-Saint-Denis - CRC) publiée le 28/10/2004

Mme Eliane Assassi attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le nombre insuffisant de places en filières professionnelles dans les lycées de Seine-Saint-Denis au regard des demandes des jeunes séquano-dyonisiens à la sortie des classes de troisième. Si, à chaque rentrée scolaire, l'on note de plus en plus de jeunes sans affectation après la troisième, la rentrée 2004 aura connu une situation particulièrement difficile. Trop de jeunes sont ainsi contraints à la réorientation ou au redoublement afin d'éviter la rupture scolaire et conserver leur place dans le système éducatif français. Certes, le plan de cohésion sociale a, dans ses volets " emploi " et " égalité des chances ", l'ambition de venir en aide à 150 000 jeunes sortant, chaque année, du système éducatif sans diplôme et à 60 000 jeunes sans aucune qualification. Mais pourquoi attendre la sortie de la scolarité ? On sait en effet combien la poursuite des études en fin de troisième reste une étape charnière pour assurer à chacun son avenir social et professionnel. Elle lui demande, en conséquence, quelles sont les mesures qu'il envisage de prendre afin de remédier à cette situation.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 17/03/2005

A la rentrée 2004, l'une des priorités de la politique éducative dans le département de la Seine-Saint-Denis était la diversification de l'offre de formation dans les filières professionnelles, en réponse aux différents besoins des élèves et à la demande des familles. L'autre axe stratégique était de permettre à tous les jeunes, particulièrement les jeunes en difficulté, d'accéder à la qualification. Afin de répondre à ces objectifs, des arbitrages ont dû être rendus tant sur le nombre des formations offertes que sur les modalités d'affectation des élèves. Ainsi, l'extension des capacités d'accueil dans les filières les plus demandées a été modérée en raison des moyens qui ont été mobilisés pour répondre à la demande de diversification de l'offre de formation dans la filière professionnelle. De plus, les services académiques ont développé une action d'information et de communication auprès des chefs d'établissements, afin de dégager des stratégies collectives d'orientation favorisant la réalisation du projet personnel de chaque élève et compatibles avec les exigences pédagogiques. Ainsi, dans chaque district du département de la Seine-Saint-Denis, une nouvelle campagne de sensibilisation et d'animation s'attache à faire évoluer les représentations en matière d'orientation vers la voie professionnelle ou technologique, afin que les élèves puissent revoir leur projet d'orientation de fin de troisième, en fonction de leurs centres d'intérêt. Les actions menées auprès des équipes éducatives et en particulier, auprès des professeurs principaux des classes de troisième et de seconde, visent à rapprocher les équipes de troisième et de seconde sur les contenus pédagogiques, à faire évoluer la réflexion des enseignants sur les pratiques évaluatives, et à mettre en oeuvre une véritable démarche éducative centrée sur le projet personnel de l'élève. En complémentarité des actions mises en oeuvre, une réflexion sera également engagée avec les corps d'inspection concernés sur les mesures pédagogiques à envisager pour l'aide individualisée et l'accueil des élèves en seconde. Cette stratégie contribuera à diminuer le nombre d'élèves orientés par défaut en seconde professionnelle. Par ailleurs, afin qu'un plus grand nombre d'élèves puissent accéder à une qualification de niveau V et à une formation de niveau IV, les capacités d'accueil du département devraient être maintenues à leur niveau optimal. Les arbitrages concernant la rentrée 2005 devraient permettre de renforcer la capacité d'accueil dans les filières les plus demandées. Toutefois, l'évolution qualitative de l'offre de formation reste soumise à des contraintes matérielles qui requièrent une utilisation plus rationnelle des équipements et des locaux et une politique volontariste d'information sur les spécificités des formations professionnelles.

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