Question de M. GAUDIN Christian (Maine-et-Loire - UC-UDF) publiée le 11/11/2004

La remise en cause du traitement des semences de maïs avec l'interdiction de la commercialisation du Régent et la suspension de l'usage du Gaucho depuis cette année a largement compliqué la tâche des céréaliers. En effet, la question a avivé les inquiétudes de la profession dans le Maine-et-Loire, département qui s'est depuis longtemps spécialisé dans la culture du maïs. L'activité " semence de maïs " dans ce département est exploitée sur près de 5 000 hectares par 250 exploitations qui emploient entre 4 et 5 000 salariés saisonniers pour les travaux d'été plus deux unités industrielles pour plus de 200 salariés. En l'absence de véritable alternative au procédé de l'enrobage des semences, les acteurs de la filière maïs ont exprimé leurs vives inquiétudes quant à ses conséquences sur la prochaine campagne de culture. Les décisions prises ces derniers mois posent la question du devenir de la protection phytosanitaire et, au-delà, des moyens de production. Compte tenu de ces inquiétudes, M. Christian Gaudin demande à M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales de lui préciser ses intentions au sujet de ce dossier.

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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et de la ruralité publiée le 19/05/2005

Les décisions de suspension de la mise sur le marché du « Gaucho » et du « Régent » ont été prises sur la base de l'article L. 110-1 du code de l'environnement relatif au principe de précaution. Le Conseil d'Etat vient de conclure à l'annulation de la décision de retrait des autorisations de mise sur le marché des produits à base de fipronil du 24 février 2004 pour des raisons de forme, le fond du dossier n'étant pas contesté. Dans le cadre de l'évaluation scientifique des substances actives phytosanitaires au niveau communautaire, la France a été désignée comme rapporteur pour procéder à l'étude du fipronil. En 2004, les autorités françaises ont ainsi proposé de ne pas inclure cette substance active sur la liste des substances actives phytosanitaires autorisées au niveau communautaire compte tenu des préoccupations majeures pour l'environnement et les espèces sauvages (organismes aquatiques, abeilles, oiseaux et mammifères sauvages). L'autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) est en train d'évaluer le dossier et devrait rendre son avis à la Commission européenne pour le début de l'année 2006. Compte tenu de ce qui précède, le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et de la ruralité a pris un arrêté interdisant la mise sur le marché de semences enrobées de fipronil de même qu'un arrêté prohibant la mise sur le marché des produits de traitement des sols à base de fipronil. En complément, un dernier arrêté interdisant l'utilisation des semences enrobées de fipronil et des produits de traitement des sols à base de cette substance active est en cours. Le dossier du « Gaucho » a été réévalué en tenant compte des nouveaux éléments d'évaluation du risque disponibles dans le cadre du réexamen communautaire, ainsi que des données émanant de l'étude multifactorielle animée par l'AFSSA et mise en oeuvre par les services régionaux de la protection des végétaux et les directions départementales des services vétérinaires. Le ministère a saisi, le 12 janvier 2005, le Conseil d'Etat pour savoir si l'enrobage de semences avec certains produits phytopharmaceutiques (à base de fipronil et d'imidaclopride) en vue de leur exportation était possible lorsque ces produits ne bénéficient pas d'une autorisation de mise sur le marché en France. Dans un avis rendu le 29 mars 2005, le Conseil d'Etat conclut : « Il peut donc être légalement procédé en France à l'enrobage de semences avec des produits à base de fipronil ou d'imidaclopride sans autorisation de mise sur le marché, sous réserve que les semences ainsi enrobées soient exportées vers des pays où ces produits sont autorisés. » Les différents services de contrôle de l'Etat, et notamment les agents des services régionaux de la protection des végétaux, contrôleront que les semences traitées avec des produits ne disposant pas d'une autorisation de mise sur le marché sont effectivement destinées à l'exportation. Les producteurs de ces semences sont invités à se faire connaître auprès des services de la protection des végétaux du ministère.

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