Question de Mme KAMMERMANN Christiane (Français établis hors de France - UMP) publiée le 30/12/2004

Mme Christiane Kammermann souhaite appeler l'attention de M. le ministre délégué à la coopération, au développement et à la francophonie sur l'état de l'enseignement du français dans le monde. Le 11e congrès mondial des professeurs de français qui s'est tenu à Atlanta du 19 au 23 juillet 2004 a permis de faire un bilan des actions menées depuis le congrès de Paris en 2000 et apprécier la nécessaire adaptation de l'enseignement du français aux divers contextes socio-culturels et linguistiques dans lesquels il est dispensé. La demande d'apprentissage du français se heurte dans certaines régions du monde, comme en Asie ou au Moyen-Orient, à des problèmes liés à la qualification des enseignants. L'enseignement du français dans des contextes bilingues ou multilingues nécessite une formation particulière. Pour les pays de l'Afrique subsaharienne, les participants au congrès ont insisté pour qu'au-delà de l'enseignement du français, la crise que traversent les systèmes éducatifs trouve un remède notamment au niveau de l'éducation de base. La diversité de la situation du français selon les pays (langue étrangère, langue de scolarisation et d'enseignement ou langue maternelle) nécessite donc des réponses adaptées. Au-delà de l'enseignement du français, se pose le problème de la coopération régionale en français et l'inscription du français dans une politique linguistique globale. Elle lui demande en conséquence de bien vouloir lui indiquer les mesures que le Gouvernement compte prendre afin d'améliorer l'enseignement et l'apprentissage du français dans les 56 pays membres de la francophonie et observateurs.

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Réponse du Ministère de la coopération, du développement et de la francophonie publiée le 07/04/2005

L'honorable parlementaire a souhaité appeler l'attention du ministre délégué à la coopération, au développement et à la francophonie sur les mesures que le Gouvernement a décidé de prendre pour améliorer l'enseignement et l'apprentissage du français dans le monde et spécifiquement dans les 56 pays membres de la francophonie et observateurs. La réponse que la France a choisi d'apporter à cette attente se décline différemment selon les grands ensembles géographiques ou aires culturelles, en fonction des instruments dont nos postes disposent pour chacun d'eux. Ainsi trois cibles prioritaires peuvent être isolées : en Europe et en direction des institutions européennes, où se joue l'avenir qualitatif du français, un plan pluriannuel d'action pour le français a été conçu et confié pour la mise en oeuvre à l'Agence intergouvernementale de la francophonie (AIF). Il prévoit la formation de nouveaux enseignants, la relance de la coopération avec les départements universitaires de français et la création d'outils d'autodidaxie ou de formation continue, par le canal des techniques de l'information et de la communication (TICE). En Afrique, et dans la zoneMaghreb et Afrique subsaharienne, ce sont deux plans triennaux qui sont mis en oeuvre, l'un pour promouvoir l'environnement audiovisuel en Afrique, en soutien à l'action des enseignants, l'autre pour conduire un ambitieux plan d'action pour le français dans le monde arabe ; plans dont les modalités prévoient d'importants volets de formation des maîtres. En direction enfin des pays émergents (par exemple : la Chine, l'Inde, le Brésil, le Mexique, la Russie...), un plan pluriannuel pour la professionnalisation des activités de cours dans les centres culturels, sera conjointement conduit avec un plan de formation des nouveaux maîtres, à l'instar du plan de relance pour le français en Amérique latine, qui prévoit la formation de 3 000 professeurs en trois ans. D'une manière générale, en marge de ces priorités géographiques, le ministère des affaires étrangères attache le plus grand prix à promouvoir la nouvelle carte des certifications. Il formera aux formules nouvelles du diplôme élémentaire de langue française (DELF), chaque année, environ 550 enseignants, lesquels deviendront personnes relais, formatrices d'enseignants des lycées et collèges. L'ensemble des actions engagées et ci-dessus décrites peut témoigner de la volonté du ministère des affaires étrangères de participer activement à la rénovation et à la consolidation du corps enseignant francophone dans les 56 pays mentionnés par l'honorable parlementaire.

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