Question de M. KRATTINGER Yves (Haute-Saône - SOC) publiée le 21/04/2005

M. Yves Krattinger appelle l'attention de M. le ministre de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale sur la quasi-stagnation de l'emploi salarié en 2004. Malgré un taux de croissance du PIB de 2,3 %, le solde entre le nombre d'emplois créés et détruits n'est positif que de 17 200 (+ 0,1 %), après une perte nette en 2003 de 73 000. Ce solde positif doit encore beaucoup à l'intérim, qui a permis de créer 14 000 emplois en 2004. Par secteur, l'industrie continue de perdre des postes avec 77 000 en 2004, après 103 000 en 2003. Le secteur tertiaire est lui aussi affecté, le dynamisme de la consommation de biens ayant eu pour corollaire un ralentissement des dépenses en services. Les créations d'emploi, finalement bénéficiaires en 2004, ont été elles aussi ralenties en fin d'année. Le nombre des demandeurs d'emploi frôle désormais la barre des 2,5 millions et le Premier ministre a annoncé qu'il ne pourrait pas tenir l'objectif d'une baisse de 10 % en 2005, malgré une croissance encore au-dessus de 2 %. Il lui demande de lui préciser les mesures engagées par le Gouvernement depuis 2002, et celles prévues pour enrayer désormais la hausse du chômage.

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Transmise au Ministère délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes


Réponse du Ministère délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes publiée le 18/05/2006

L'année 2005 a été en effet marquée par une nette inflexion de la courbe du chômage : après s'être accru de façon pratiquement continue de la mi-2001 à la fin 2003 (+ 350 000, soit + 17 %), le nombre des demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE en catégorie 1 (personnes à la recherche d'un emploi à durée indéterminée et à temps plein) s'est stabilisé pendant l'année 2004 avant d'entamer une décrue sensible à compter du printemps. Mesuré selon la norme internationale du BIT, le taux de chômage suit la même tendance, et passe en dessous de la barre des 10 % (10,1 % en mars 2005, 9,6 % en janvier 2006). Cette baisse profite à l'ensemble des catégories d'âge comme aux deux sexes, tout en étant plus marquée chez les hommes (- 7,5 % depuis mars 2005). Elle s'observe aussi pour les chômeurs de longue durée, dont l'effectif diminue de 7,7 % au cours de la même période. Ces bons résultats sont obtenus alors que la conjoncture connaît depuis l'été une amélioration sensible. Après avoir soutenu l'activité en 2004, consommation et investissement ont peu progressé jusqu'en juin. C'est surtout le redressement de nos exportations, conjugué à la reconstitution des stocks dans les entreprises, qui tiraient la croissance. Celle-ci s'est nettement redressée au second semestre (+ 0,9 %), avec la reprise simultanée de la consommation des ménages (+ 1,4 %), des investissements des entreprises (+ 2,4 %) et des exportations (+ 4,1 %). En phase avec la conjoncture, l'emploi a lui-même connu une évolution positive : + 60 000 salariés affiliés à l'UNEDIC au cours des trois derniers trimestres. Encore dans ses premiers stades, la reprise de l'emploi marchand a contribué au récent recul du chômage. En témoignent le fort recul des inscriptions à l'ANPE à la suite d'un licenciement économique (- 32,3 % de mars 2005, janvier 2006) et à l'inverse la progression sensible des retours à l'emploi déclarés à + 7,6 %. L'action du Gouvernement pour l'emploi et la cohésion sociale a fortement contribué à ce redressement : du côté de l'emploi marchand, l'apprentissage continue de progresser (+ 5,2 % en un an), comme les contrats initiative emploi dans leur nouvelle formule (+ 36 %), tandis que le contrat de professionnalisation (97 000 bénéficiaires en janvier 2006) prend progressivement la suite des anciens contrats en alternance. Du côté des emplois non marchands, le nouveau contrat d'accompagnement vers l'emploi (CAE) connaît une rapide montée en charge (142 000 bénéficiaires). En revanche les entrées en stage de demandeurs d'emploi sont restées pratiquement stables entre mars 2005 et janvier 2006. Enfin, il convient de préciser que les bons chiffres du chômage ne procèdent nullement d'un « traitement statistique », les radiations administratives ayant connu un recul de 2,9 % au cours de la même période.

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