Question de M. BIZET Jean (Manche - UMP) publiée le 17/11/2005

M. Jean Bizet attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur la constante diminution des crédits de l'Etat affectés à la restauration des monuments historiques. Il rappelle que l'activité touristique, au sein de laquelle notre patrimoine architectural occupe une position structurante, tient une place déterminante pour le commerce extérieur de la France. Or, dans un contexte de restriction budgétaire, dont les conséquences vont s'avérer irrémédiables en l'absence d'un « plan patrimoine » très ambitieux, les entreprises spécialisées, représentées par le Groupement français des entreprises de restauration de monuments historiques, et les propriétaires gestionnaires de monuments historiques privés, représentés par la Demeure historique, s'inquiètent vivement des menaces très sérieuses qui pèsent sur la pérennité des entreprises et des emplois à la fois directs et indirects liés à la conservation, la gestion et à l'exploitation de notre patrimoine. Une politique active de soutien à la restauration des monuments historiques, au travers du budget de l'Etat, apparaît alors plus que jamais nécessaire afin de répondre à un triple enjeu : favoriser des emplois non délocalisables ; encourager l'accès des jeunes générations à des formations de terrain qualifiantes ; développer l'économie locale et l'attractivité internationale de la France. Par conséquent, il le remercie de lui indiquer les intentions du Gouvernement sur ce sujet.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 15/12/2005

La question de l'honorable parlementaire fait l'objet d'une préoccupation majeure du ministre de la culture et de la communication. A la suite du lancement en novembre 2003 du plan national pour le patrimoine et eu égard à l'importance des besoins de restauration du patrimoine monumental, le ministère de la culture et de la communication a demandé à l'ensemble des directions régionales des affaires culturelles de faire porter leur effort sur l'affectation optimale des autorisations de programme existantes et sur la mobilisation des crédits de paiement disponibles. Cet effort s'est traduit immédiatement par un engagement plus fort de l'Etat, mais le niveau des crédits de paiement délégués est demeuré à un niveau insuffisant face à l'ampleur des besoins. Par ailleurs, la loi de finances rectificative de fin 2004 a ouvert 31 millions d'euros de crédits de paiement supplémentaires, ce qui a permis au ministère de solder ses engagements pour l'année 2004 et d'éviter que des entreprises ne connaissent des difficultés financières insurmontables faute de paiement des factures adressées. Une augmentation de vingt-cinq millions d'euros de la dotation globale en crédits de paiement pour les monuments historiques a été inscrite au titre de la loi de finances initiale pour 2005. Au total, près de soixante-dix-huit millions d'euros de crédits de paiement supplémentaires sur les exercices 2004 et 2005 auront été délégués aux directions régionales des affaires culturelles pour la restauration des monuments historiques. Au regard de l'importance des besoins, une programmation très fine des priorités est établie par mes services centraux et déconcentrés tenant compte, dans la programmation des travaux, de l'état sanitaire des monuments, et mes services centraux suivent au plus près la situation dans chaque DRAC pour limiter les difficultés signalées par l'honorable parlementaire et dégager des solutions qui, comme en 2004, puissent répondre à l'urgence de la situation. Les premières mesures obtenues, dans un contexte de très forte tension sur les finances publiques, ne constituent qu'une réponse partielle aux difficultés rencontrées par le secteur des monuments historiques. Le ministre de la culture et de la communication est déterminé à poursuivre l'effort entrepris et des mesures sont inscrites au titre de la programmation du PLF 2006 pour 25 millions d'euros supplémentaires. Au-delà des crédits budgétaires, le patrimoine monumental bénéficiera d'une dotation en capital issue des recettes de privatisation pour 100 millions d'euros. Le ministère de la culture et de la communication, en relation avec le ministère chargé du budget, élabore actuellement un outil de gestion et de prévision qui devra permettre de lisser ses dépenses et ses engagements financiers dans les années à venir.

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