Question de M. PICHERAL Jean-François (Bouches-du-Rhône - SOC) publiée le 27/04/2006

M. Jean-François Picheral attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur l'article 10 de la loi de finances 2006 (n° 2005-1719 du 30 décembre 2005) qui, en modifiant le champ d'application de la taxe sur les véhicules de société (TVS), entraîne des conséquences financières très lourdes pour les entreprises. En effet, si la loi de finances 2006 pour supprime définitivement la vignette automobile, elle étend l'assiette de la taxe sur les véhicules de société, ponctionnant ainsi plus de 40 millions d'euros sur les trésoreries des entreprises. Cette taxe est d'autant plus inique qu'elle repose sur le kilométrage effectué par les véhicules des collaborateurs pour le compte des entreprises au-delà de 5 000 kilomètres par an et qu'elle constitue pour l'entreprise une « double peine » par le principe de la non déductibilité de l'impôt. Pour bon nombre de sociétés, cette nouvelle charge va se chiffrer à plusieurs dizaines de milliers d'euros et sera, pour certaines sociétés, particulièrement lourde à supporter, voire impossible. En conséquence, il lui demande d'envisager de revoir les dispositions et le champ d'application de l'article en question, dans un sens plus favorable aux entreprises, encore une fois trop lourdement taxées.

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Réponse du Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie publiée le 15/06/2006

La réforme de la taxe sur les véhicules de société (TVS) a profondément modifié ce régime afin de rendre la taxe plus équitale et d'encourager la détention de véhicules peu polluants. La vignette qui restait due par les seules sociétés a été supprimée et intégrée dans la TVS. En outre, le barème a été modifié pour favoriser l'acquisition de véhicules faiblement polluants en abaissant le tarif des véhicules les plus propres et en augmentant fortement celui des véhicules les plus polluants. Enfin, l'exonération des véhicules de plus de dix ans, qui polluent le plus, a été supprimée. Néanmoins, des exemples transmis par des dirigeants d'entreprises, notamment de PME, ont fait ressortir que les dispositions relatives aux véhicules appartenant aux salariés et faisant l'objet de remboursements kilométriques étaient trop pénalisants. Dans le cas où le véhicule assujetti à la TVS appartient à un collaborateur, le barème sera donc modifié en profondeur, par le triplement de la première tranche. La TVS sera donc due à 25 % entre 15 001 et 25 000 kilomètres ; 50 % entre 25 001 et 35 000 kilomètres ; 75 % entre 35 001 et 45 000 kilomètres ; 100 % au-delà de 45 000 kilomètres. Ensuite, un abattement de 15 000 euros sera appliqué à la TVS calculée sur les véhicules des salariés. Couplé au nouveau barème, cet abattement de 15 000 euros rend la réforme indolore pour la quasi-totalité des PME qui seront exonérées de TVS. En outre, et pour permettre aux entreprises de dialoguer avec les salariés sur le choix des véhicules et de permettre une vraie réflexion stratégique sur la gestion du parc automobile de l'entreprise, la mise en oeuvre, pour les véhicules de collaborateurs, de la réforme de la TVS se ferait sur trois ans avec un montant dû croissant : un tiers de l'imposition sera dû la première année ; deux tiers la deuxième année ; la totalité la troisième année. Enfin, afin d'éviter à la majorité des entreprises concernées des formalités administratives excessives, les entreprises non imposables après l'abattement de 15 000 euros n'auront aucune déclaration spécifique à déposer. L'ensemble de ces modifications sera applicable dès cette année, pour le paiement de la TVS due au titre de l'année 2006. Une instruction administrative précisera les modalités d'application de ces mesures en ce sens, et les modifications législatives nécessaires seront apportées dès que possible.

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