Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC-R) publiée le 11/05/2006

M. Marcel Vidal attire l'attention de M. le Premier ministre à propos des conséquences inquiétantes de l'évolution de l'économie française. En effet, force est de constater que l'écart va croissant entre les rémunérations extravagantes d'une infime partie des citoyens et le reste de la population active. En effet, alors que de nombreux PDG perçoivent des émoluments conséquents en cas de licenciement (38 millions d'euros de prime de licenciement de l'ex-PDG du groupe Carrefour, ainsi que de l'ancien PDG d'EDF licencié en 1999), la fusion entre entreprises semble présenter les mêmes avantages financiers pour qui a l'opportunité d'occuper le premier poste de direction. En effet, le ministre de l'économie a récemment annoncé une augmentation, dès la première année, de 1,8% de la rémunération de l'actuel PDG de Gaz de France, soit environ 310 000 euros de rémunération annuelle brute, assortie d'un bonus plafonné à 40 % de ce salaire fixe, calculé en fonction de la progression du résultat net - généralement conforté, lors d'une fusion d'entreprises, par un plan de licenciement. En revanche, les employés qui seront épargnés par ce licenciement, devront attendre trois ans avant de toucher cette progression de 1,8 %. Quant aux consommateurs, la hausse des prix du gaz d'environ 5,8 % - malgré un bénéfice record de l'entreprise concernée - devra être supportée par les familles de plus en plus nombreuses à être confrontées à des problèmes de surendettement. Nous évoluons vers un monde ultra libéral, où face aux salaires scandaleux des dirigeants de grandes entreprises, les salariés doivent revendiquer pendant des mois une revalorisation de leur salaire mensuel de quelques euros, quand ils ne sont pas contraints à simplement quémander l'obtention de tickets restaurants. Comment éviter de ne pas décrire de manière caricaturale le climat social, économique et politique actuel ? Dans un contexte où le responsable politique en vient à mettre sa propre santé en danger pour tenter de faire entendre son opposition à la délocalisation d'une entreprise et au licenciement consécutif de ses administrés, les manifestations de malaise social se succèdent : la crise des banlieues de novembre 2005, les manifestations anti-CPE - dont on dit que le précédent évènement populaire qui compta autant de citoyens dans la rue remonte à mai 68. Par quels moyens freiner ce fossé qui se creuse progressivement entre la majorité des citoyens et une minorité de nantis ? Le visage indécent de l'économe mondiale tel qu'elle se développe, sous des formes multiples (CAC 40, stock-options, golden parachutes, primes, etc.), souvent critiqué, est finalement peu condamné et rarement contrôlé. Il souhaiterait connaître son avis concernant l'inquiétante évolution de la société française.

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Transmise au Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie


La question a été retirée pour cause de décès.

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