Question de M. MASSON Jean Louis (Moselle - NI) publiée le 27/09/2007
M. Jean Louis Masson attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le fait que faute de mesure spécifique, sa politique en faveur du bilinguisme conduit à aggraver l'hégémonie de l'anglais. Une telle situation est extrêmement préoccupante pour le pluralisme culturel et indirectement, pour la défense de la francophonie. On constate notamment que l'allemand recule considérablement en tant que langue apprise dans les collèges et les lycées. Pire, certains concours ou examens font de l'anglais une langue obligatoire et donnent ainsi un avantage injustifié aux jeunes qui l'ont choisie comme première langue. Il lui demande si pour préserver une réelle diversité linguistique, il serait envisageable d'interdire toute disposition avantageant l'anglais par rapport aux autres langues ou d'instaurer au contraire des bonifications au profit de celles-ci.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 17/01/2008
La France est le pays d'Europe qui offre la plus grande palette linguistique avec 17 langues vivantes enseignées au niveau du lycée et 48 qui peuvent être présentées au baccalauréat général et technologique, soit au titre des épreuves obligatoires, soit au titre des épreuves facultatives. À cette liste s'ajoutent 11 langues régionales que les candidats peuvent choisir soit au titre des épreuves de langue vivante 2 ou de langue vivante 3, obligatoires ou facultatives. Sans nier l'importance de l'anglais, qui correspond aussi à une demande sociale, il convient de souligner les efforts entrepris pour faire vivre cette diversité dans le système scolaire. Ainsi, la nécessaire diversification de l'offre de langue est rappelée dans la circulaire n° 2007-011 du 9 janvier 2007 relative à la préparation de la rentrée 2007 qui encourage notamment l'ouverture de sections de langues orientales en chinois et rappelle l'objectif d'augmenter le nombre de sections européennes et de langues orientales de 20 % d'ici à 2010. Pour ce qui est de l'allemand, le plan de relance en faveur de cette langue se poursuit avec l'objectif pour 2010 d'atteindre 13,6 % d'élèves apprenant l'allemand à l'école et 19,4 % dans les collèges et les lycées. Concrètement, le dispositif des classes bilangues qui permet d'apprendre deux langues dès la classe de 6e pourrait, dans les années à venir, susciter une remontée globale des effectifs de germanistes dans tout le second degré. Enfin, des efforts importants ont été fournis depuis quelques années pour accroître la proposition des langues dans les concours administratifs. Ceux-ci, lorsqu'ils comportent une épreuve écrite ou orale de langue, offrent dorénavant un choix d'au moins 3 langues. Les concours d'entrée dans les grandes écoles se sont également ouverts au plurilinguisme en proposant par exemple une épreuve de langue vivante dans 5 langues différentes pour les concours d'entrée des instituts régionaux d'administration ; 13 langues permettent de passer l'épreuve de langue vivante du concours d'entrée à l'ENA ; les concours d'entrée pour l'agro-véto proposent aujourd'hui 7 langues à l'épreuve d'admissibilité et 3 à l'épreuve d'admission.
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