Question de M. REVOL Henri (Côte-d'Or - UMP-A) publiée le 16/05/2008

Question posée en séance publique le 15/05/2008

M. Henri Revol. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.

En ce mois de mai propice aux anniversaires et aux commémorations multiples, dont une, surtout, omniprésente et empreinte de nostalgie romantique, devient d'ailleurs lassante, ...

M. Henri de Raincourt. C'est vrai !

M. René-Pierre Signé. Provocateur !

M. Henri Revol. ...une date compte plus particulièrement pour nous. Voilà un an, le Président de la République était élu sur un programme de réformes important, qu'une majorité d'entre nous et de Français appelait de ses vœux. (Bravo ! et applaudissements sur les travées de l'UMP.)

M. René-Pierre Signé. C'est téléphoné !

M. Robert Hue. Parlons-en !

M. Henri Revol. Le dessein s'est concrétisé d'un pays se rénovant, s'adaptant au monde tel qu'il est, tout en sachant sauvegarder, voire réinstaller des valeurs qui semblaient vouées à la disparition ! (Exclamations ironiques sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC.)

Le moins que l'on puisse dire, malgré les dénégations laborieuses de certains, c'est que le pays change en profondeur.

M. Jean-Pierre Caffet. La question !

M. Henri Revol. Le Gouvernement et sa majorité tiennent les engagements pris devant les Français par le Président de la République, …

M. David Assouline. C'est faux !

M. Henri Revol. … ce dernier n'éludant ni les débats ni les chantiers difficiles.

M. René-Pierre Signé. La question a été écrite par Sarkozy ?

M. Henri Revol. Si la stigmatisation est aisée, la réforme l'est beaucoup moins !

M. Alain Gournac. Voilà !

M. Henri Revol. En témoigne l'immobilisme de la gauche pendant tant d'années sur tous les sujets. (Applaudissements sur les travées de l'UMP. – Exclamations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC.)

Cinquante-cinq réformes ont été engagées depuis un an !

M. Guy Fischer. On veut la liste !

M. René-Pierre Signé. Aucune ne réussit !

M. Henri Revol. De la défiscalisation des heures supplémentaires à l'assouplissement du marché du travail, de la réforme des universités à celle des régimes spéciaux, du service minimum dans les transports au Grenelle de l'environnement, de la lutte contre la récidive au traité simplifié européen, c'est une dynamique, c'est une modernisation en profondeur de domaines et de secteurs réputés « irréformables ».

M. Robert del Picchia. Très bien !

M. Jean-Pierre Sueur. Vous pourriez faire plus subtil !

M. Henri Revol. Monsieur le Premier ministre, pouvez-vous nous dire quels sont les premiers résultats enregistrés, notamment dans le domaine économique, ...

M. René-Pierre Signé. Vous plaisantez !

M. Henri Revol. ... et les axes d'action que le Président de la République et vous-même retiendrez pour les mois à venir ? (Bravo ! et applaudissements sur les travées de l'UMP.- M.Pierre Fauchon et M. Bruno Retailleau applaudissent également.)

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Réponse du Premier ministre publiée le 16/05/2008

Réponse apportée en séance publique le 15/05/2008

M. François Fillon, Premier ministre. Monsieur le sénateur, notre pays souffre depuis vingt ans d'un mal chronique, celui d'une croissance inférieure à la moyenne européenne.

Les chiffres de la croissance de 2007 et ceux du premier trimestre de 2008 viennent d'être annoncés. Quels sont-ils ?

Pour l'année 2007, la croissance aura été de 2,2 %. (Bravo ! et applaudissements sur les travées de l'UMP – Protestations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC.) Cela correspond exactement aux prévisions sur lesquelles le Gouvernement avait construit son budget.

M. René-Pierre Signé. On a fait mieux !

M. Alain Gournac. Critiquez donc !

M. François Fillon, Premier ministre. J'invite donc tous ceux qui, depuis des mois, répètent à l'envi que les prévisions gouvernementales en matière de croissance sont exagérées à réfléchir désormais à deux fois avant de lancer des estimations qui se révèlent toutes fausses, les unes après les autres. (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)

Plus important encore que le chiffre de 2007, celui du premier trimestre de 2008 indique une hausse de 0,64 %.

M. René-Pierre Signé. Victoire !

M. François Fillon, Premier ministre. Cela témoigne d'une augmentation, voire d'une accélération de la croissance au moment même où l'ensemble des pays développés connaissent un ralentissement dû à la crise financière américaine.

Voilà la réalité ! (Très bien ! sur les travées de l'UMP.)

M. Robert Hue. Et les salaires ?

Mme Nicole Bricq. Et le pouvoir d'achat ?

M. René-Pierre Signé. Il n'est qu'à voir les licenciements !

M. François Fillon, Premier ministre. Quoi que nous réserve l'avenir s'agissant de cette crise économique internationale, ces chiffres nous permettent dès maintenant d'affirmer que la prévision de croissance – entre 1,7 % et 2 % – sur laquelle le Gouvernement a établi le budget de 2008 est extrêmement réaliste. (Mme Raymonde Le Texier s'exclame.) Nous atteindrons sans difficulté ce taux de croissance et nous espérons même le dépasser.

M. René-Pierre Signé. Et les licenciements ?

M. François Fillon, Premier ministre. À y regarder de près, nous constatons que cette croissance est due, pour une très large part, à une augmentation particulièrement forte de l'investissement des entreprises.

M. Alain Gournac. Très bien !

M. François Fillon, Premier ministre. Voilà qui justifie la politique économique qui a été celle du Gouvernement, en particulier les mesures sur les heures supplémentaires et sur la fiscalité.

M. Alain Gournac. Très bien !

M. François Fillon, Premier ministre. Celles-ci ont soutenu la croissance et font qu'aujourd'hui notre pays est légèrement au-dessus des moyennes de la zone euro, alors qu'il avait l'habitude d'être en dessous.

Mme Raymonde Le Texier. L'habitude avec vous !

M. François Fillon, Premier ministre. Grâce à ces bons chiffres, pour l'année 2007, nous enregistrerons une baisse de la dette publique, qui passera de 64,2 milliards d'euros à 63,9 milliards d'euros, une baisse des prélèvements obligatoires à 43,3 %, des gains de pouvoir d'achat à 3,3 % en 2007, contre 2,6 % en 2006. (Exclamations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC.)

M. Guy Fischer. Mensonges !

M. Paul Raoult. Des gains pour les plus riches !

M. François Fillon, Premier ministre. Voilà la réalité de la situation et de la politique économique que nous conduisons !

M. René-Pierre Signé. Mais oui !...

M. François Fillon, Premier ministre. Monsieur le sénateur, nous allons poursuivre notre effort de réforme structurelle : avec le projet de loi de modernisation de l'économie, que Christine Lagarde défendra devant vous dans quelques semaines et qui doit nous permettre de gagner encore 0,3 % de croissance supplémentaire (Exclamations sur les travées du groupe socialiste), avec aussi la réforme de la représentativité syndicale et la possibilité de négocier dans les entreprises notamment sur les questions du temps de travail et des heures supplémentaires.

M. David Assouline. Des chiffres !

M. René-Pierre Signé. Il faudra mieux nous expliquer !

M. François Fillon, Premier ministre. Mesdames, messieurs les sénateurs, oui, nous mettons en œuvre les réformes structurelles dont notre pays a besoin et nous tenons scrupuleusement tous les engagements qui ont été pris devant les Français par le Président de la République ! (Bravo ! et applaudissements sur les travées de l'UMP et sur certaines travées de l'UC-UDF.)

M. René-Pierre Signé. Ce n'est pas ce que disent les sondages !

M. Jean-Pierre Sueur. Bref, tout va bien !

Mme Nicole Bricq. Eh oui, tout va bien !

M. Ivan Renar. On n'a plus qu'à augmenter les salaires !

M. Guy Fischer. Et les retraites !

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