Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 08/05/2008

M. Roland Courteau attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé des transports sur le coût particulièrement élevé de la formation permettant d'obtenir le permis de conduire.

Il lui fait remarquer que le fait de détenir ce permis, constitue dans bien des cas, un critère d'embauche décisif dans un grand nombre de métiers. Or, le coût élevé de cette formation représente, pour les personnes disposant de faibles revenus, un obstacle décisif, pour l'obtention du permis de conduire et explique également pour partie, en tout cas, que le nombre de conducteurs sans permis soit aussi important.

Il lui demande donc s'il entend étendre aux personnes disposant de faibles ressources, le dispositif « du permis à un euro par jour » actuellement réservé aux jeunes âgés de 16 à 25 ans.

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Réponse du Secrétariat d'État aux transports publiée le 30/07/2009

Le permis de conduire est le premier examen de France par le nombre de candidats enregistrés. Chaque année, ce sont plus de 700 000 permis qui sont délivrés dans notre pays, en majorité pour des jeunes de 18 à 25 ans. L'obtention du permis de conduire, au même titre que le logement ou l'emploi, est incontestablement un facteur important d'insertion sociale, dans la mesure où il représente pour nos concitoyens le principal moyen d'accéder à l'autonomie de déplacement. C'est aussi bien souvent un atout indispensable d'insertion dans le monde professionnel. De manière générale, les tarifs pratiqués en France sont inférieurs à ce que l'on peut rencontrer chez nos principaux voisins européens. Pour autant, ils peuvent constituer une barrière pour les jeunes candidats, pour lesquels il n'est pas toujours facile de réunir la somme nécessaire. Afin de faciliter le financement de la formation indispensable à l'obtention du permis de conduire, État et collectivités locales développent, depuis plusieurs années, de nombreuses initiatives : le dispositif du « permis à un euro par jour », et celui de la « bourse au permis de conduire » sont destinés aux jeunes âgés de moins de 25 ans. S'agissant des personnes à faibles revenus et de plus de 25 ans, des dispositifs d'aides peuvent être apportés par d'autres organismes (Pôle emploi...) ou collectivités locales (conseil régional, conseil général...), le cas échéant en lien avec une école de conduite associative oeuvrant dans le champ de l'insertion. Le Fonds d'action sociale du travail temporaire (FASTT) propose pour sa part depuis 2006, pour les salariés intérimaires, une aide pour le financement de la formation au permis de conduire de la catégorie B (voiture). Par ailleurs, le mardi 13 janvier 2009, un comité interministériel de la sécurité routière (CISR), présidé par le Premier ministre, a été consacré à la réforme du permis de conduire qui comprend quinze mesures répondant à trois objectifs : un permis moins long, un permis moins cher, et un permis plus sûr. S'agissant de l'objectif d'un permis moins cher, il a été ciblé sur les candidats les plus en difficulté. À partir du second semestre 2009, le fonds de cohésion sociale prendra en charge la caution du prêt pour le « permis à un euro par jour » pour les jeunes exclus du système bancaire et inscrits dans une démarche de formation ou d'accès à l'emploi. En outre, les allocataires du revenu de solidarité active (RSA) qui ont besoin du permis pour accéder à un emploi seront aidés. 15 millions d'euros seront alloués par an pour aider financièrement les bénéficiaires du RSA inscrits dans une démarche d'accès à l'emploi. Cela permettra de soutenir l'équivalent de 15 000 permis par an. Les demandeurs d'emploi qui ont besoin du permis de conduire bénéficieront également d'un dispositif d'aide mis en place par le Pôle emploi. Enfin, l'apprentissage anticipé de la conduite (AAC) et la conduite accompagnée après 18 ans, permettant de mieux préparer les candidats à l'examen et de contribuer à la sécurité routière, seront encouragés. À cet effet, le Premier ministre a signé une charte avec la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) permettant l'accès à la conduite accompagnée de 3 000 apprentis en trois ans. Cette démarche a pour vocation d'être étendue à tous les métiers de l'artisanat.

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