Question de Mme GONTHIER-MAURIN Brigitte (Hauts-de-Seine - CRC-SPG) publiée le 12/03/2009

Mme Brigitte Gonthier-Maurin attire l'attention de Mme la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi sur l'avenir de deux sites de production en France du groupe pharmaceutique américain Bristol-Myers Squibb. Ce groupe a décidé de se désengager de son site de Meymac, en Corrèze, d'ici mi-2010 et de celui d'Épernon, en Eure-et-Loir, à la fin 2009. Ce qui signifierait la suppression de près de 400 emplois en France dans l'industrie pharmaceutique.
La recherche d'un repreneur pour Épernon et d'un investisseur pour Meymac est engagée par BMS.
Néanmoins, une grande incertitude subsiste quant à la réussite de cette initiative au regard du contexte de crise économique mondiale et de l'accroissement très significatif du nombre de demandeurs d'emploi. Ces désengagements interviennent dans le cadre d'un plan de « rationalisation » des activités industrielles décidé par Bristol-Myers Squibb fin 2007. Ce plan prévoit de supprimer 4 300 emplois, soit près de 10 % des effectifs, et de réduire de plus de la moitié les sites de production. Face à la concurrence des génériques, le groupe entend en fait privilégier les médecines de spécialités et les biotechnologies.
BMS France, première filiale du groupe hors États-Unis, emploie 3 280 salariés. Le marché français est par ailleurs prépondérant pour ce groupe, puisqu'il y réalise 29 % de ses ventes de médicaments.
Le site de Meymac, construit en 1990, est spécialisé dans la production de médicaments anti-VIH. Il emploie directement 185 personnes mais génère au total près de 200 emplois sur le bassin d'Ussel-Meymac. Sa fermeture serait donc un sinistre social et économique pour ce territoire rural.
Le site d'Épernon compte pour sa part 223 employés. Il constitue, selon BMS, « un centre d'excellence européen » pour la production des médicaments destinés au traitement et à la prévention des maladies cardio-vasculaires. En six ans, le site a augmenté sa production de 40 à plus de 60 millions d'unités.
Par ailleurs, ces deux sites sont certifiés ISO 14001, norme qui repose sur le principe d'amélioration continue de la performance environnementale par la maîtrise des impacts liés à l'activité de l'entreprise.
Elle rappelle enfin qu'en 2008 Bristol-Myers Squibb a enregistré un bénéfice net de 5,2 milliards de dollars, plus du double de l'année précédente, et que son chiffre d'affaires a bondi de 13 %, à 20,6 milliards de dollars. Quant au désengagement des deux sites, une économie de 60 millions d'euros serait réalisée sur deux ans.
Pour toutes ces raisons, les salariés des sites de Meymac et d'Épernon en grève illimitée depuis le 11 février dernier - auxquels elle a apporté son soutien lors d'un rassemblement à Rueil-Malmaison devant le siège du groupe - dénoncent un plan de sauvegarde de l'emploi au « rabais ». Ils estiment que les moyens financiers proposés lors des discussions autour de l'accompagnement social ne sont pas à la hauteur des bénéfices qu'engendre le groupe.
Elle lui demande donc comment le Gouvernement compte se mobiliser pour trouver une issue positive tant pour les salariés concernés que pour le maintien de cette production et de l'emploi. Elle demande par ailleurs à l'État de leur apporter son soutien dans leurs négociations avec la direction.

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Transmise au Ministère du travail, de l'emploi et de la santé


La question est caduque

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