Question de M. LEFÈVRE Antoine (Aisne - UMP) publiée le 03/09/2009

M. Antoine Lefèvre attire l'attention de M. le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche sur les grandes difficultés auxquelles sont confrontés les producteurs de fruits, en particulier dans l'Aisne. La situation de ces professionnels se dégrade du fait de la mévente de leurs productions et de l'augmentation des charges qui pèsent sur ces entreprises, en particulier les coûts de main-d'œuvre, nettement supérieurs dans notre pays à ceux des concurrents européens. Les surfaces de vergers ont été divisées par 2 depuis 10 ans et le nombre de producteurs suit le même rythme. Les produits d'été sont payés aux producteurs 40 % de moins que la moyenne des cinq dernières années ; les coûts de production ne sont donc pas couverts. Cette année risque d'être fatale pour les derniers qui restent à ce jour avec les conséquences directes pour l'emploi (200 équivalents temps plein dans l'Aisne). Or les producteurs ont su mettre en place un dispositif performant et efficace de recherche et développement afin d'assurer l'innovation nécessaire mais aussi la diversité de fruits (pôles de compétitivité d'Angers, d'Avignon par exemple). Des gains de productivité énormes ont été dégagés depuis ces 15 dernières années. Un effort considérable des producteurs et de leurs salariés a été entrepris en termes de formation et de préoccupation environnementale. La certification et la traçabilité mises en place sont des éléments reconnus à travers toute l'Europe et au-delà. Un énième plan de soutien a été annoncé mais celui-ci ne permettra pas aux plus fragiles de passer le cap. Au-delà de la nécessité d'un plan adapté à la crise exceptionnelle qui sévit, il y a grand besoin de mesures de fond, structurelles : moralisation du marché, création d'outils innovants afin de régler sur le long terme les rapports économiques et la situation de crise persistante.
Il le remercie de lui faire connaitre les réponses qu'il entend donner aux demandes exprimées par les producteurs afin d'améliorer la filière et qu'ils puissent ainsi vivre dignement de leur travail.

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Réponse du Ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche publiée le 15/10/2009

Le ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche (MAAP), le ministère de l'économie, de l'industrie et de l'emploi et le secrétariat d'État chargé du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services et de la consommation, à la demande de l'interprofession, ont autorisé, puis prolongé jusqu'à la fin du mois d'août, la mise en oeuvre d'un dispositif exceptionnel de vente de fruits et légumes hors des magasins. Lors de la rencontre avec les représentants de la filière les 4 et 6 août dernier, le MAAP a mis en place des mesures conjoncturelles à la hauteur de 15 M€, et a lancé un travail avec la profession sur les sujets appelant une réponse rapide, tels que les bonnes pratiques commerciales, la promotion et les labels. Cette démarche a été complétée par le lancement d'expertises concernant les facteurs déterminants de la compétitivité « prix » du secteur notamment le coût de la main-d'oeuvre. Ces travaux ont permis de préparer la table ronde que le ministre a tenu le 22 septembre 2009 lors de laquelle des pistes de diminution du coût du travail ont notamment été évoquées. Le ministre tiendra un nouveau rendez-vous avec la filière avant la mi-novembre, pour faire un bilan des avancées et aborder les sujets qui n'ont pu être traités le 22 septembre, en particulier celui, essentiel, de la structuration de l'amont de la filière.

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