Question de M. NAVARRO Robert (Hérault - SOC) publiée le 24/12/2009

M. Robert Navarro interroge M. le ministre de l'éducation nationale sur les projets du Gouvernement concernant la réforme des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM).
S'il juge nécessaire de revoir la préparation des futurs instituteurs, il redoute que cette réforme ne la fragilise. Il s'inquiète en particulier de l'affaiblissement de leur apprentissage pratique. Alors que leur cursus prévoyait jusqu'à présent une formation théorique et un stage de plusieurs mois en établissement scolaire, le stage ne serait plus désormais que « conseillé ». Les enseignants prendraient désormais leur poste après une préparation académique poussée à l'université, mais sans avoir reçu une solide formation pédagogique et parfois même sans avoir effectué au préalable un stage dans une école. Le volet pédagogique est déjà souvent jugé insuffisant par beaucoup d'élèves des IUFM. Désormais, des enseignants risquent de se retrouver face à une classe, sans y avoir été préparés de manière adéquate. Ce métier ne consiste pas seulement à dispenser des connaissances, mais aussi à savoir les transmettre à des enfants aux aptitudes et aux tempéraments très différents. On ne peut négliger l'aspect pédagogique. Ce sont les élèves qui souffriront les premiers de cette insuffisante préparation de leurs maîtres.
Il lui demande s'il entend persister dans cette réforme et souhaite que ces éléments soient pris en compte.

- page 2993


Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 11/03/2010

La réforme des conditions de recrutement et de formation des professeurs des écoles et de l'ensemble des personnels enseignants et d'éducation porte leur niveau de recrutement par concours au master (bac + 5). De ce fait, ces personnels auront à l'avenir suivi une formation de cinq années d'études universitaires, ce qui aura notamment pour effet de rapprocher le système français de recrutement du cadre européen. Cette réforme n'a ni pour objet ni pour effet de remettre en cause l'existence des instituts universitaires de formation des maîtres, qui sont intégrés aux universités. Celles-ci devront proposer des masters intégrant une composante de formation professionnelle. Au cours de leur formation universitaire, les étudiants se destinant au métier d'enseignant pourront bénéficier d'une préparation progressive et effective à ce métier, notamment grâce à des stages. Les stages d'observation et de pratique accompagnée permettront aux étudiants de se confronter aux situations professionnelles rencontrées par les enseignants auprès desquels ils seront placés pendant le stage. Ils seront organisés pour une durée inférieure à quarante jours et dans la limite de cent huit heures. Les stages en responsabilité, d'une durée maximale de cent-huit heures, verront les étudiants prendre en charge la responsabilité d'une classe. Ils seront rémunérés sur la base de 34,30 euros bruts de l'heure. Dès la rentrée scolaire 2010, les lauréats des concours effectueront leur année de fonctionnaire stagiaire en situation d'enseignement. Pendant l'année de stage, ils bénéficieront, d'une formation dispensée, dans le cadre des orientations définies par l'État, d'un tutorat ainsi que, le cas échéant, d'autres types d'actions d'accompagnement. Ils seront ainsi mieux formés et plus qualifiés.

- page 615

Page mise à jour le