Question de M. MICHEL Jean-Pierre (Haute-Saône - SOC) publiée le 04/03/2010

M. Jean-Pierre Michel attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé de l'emploi sur les chômeurs qui arrivent en fin de droits. En effet, les services statistiques de Pôle emploi estiment qu'en 2010 un million de chômeurs arriveront au bout de leur allocation. Parmi ces chômeurs en fin de droits, seuls 17 % pourront bénéficier de l'allocation de solidarité spécifique (ASS), allocation modeste de 450 euros mensuels allouée par l'État et dont l'objectif est d'être une transition avec l'assurance chômage. Mais que deviendront les 83 % restant dans un contexte de crise et de difficultés sociales profondes ? En conséquence, il lui demande s'il n'est pas possible d'envisager, soit d'allonger la durée d'indemnisation ASSEDIC, soit d'ouvrir l'ASS à tous les chômeurs en fin de droits. Il apparaît dans tous les cas nécessaire et urgent d'apporter une réponse à toutes ces personnes qui risquent de basculer dans la spirale infernale de la précarité et de la pauvreté.

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Réponse du Secrétariat d'État chargé de l'emploi publiée le 17/06/2010

En cette période exceptionnelle de crise, le Gouvernement a souhaité porter un effort particulier à la situation des demandeurs d'emploi épuisant leurs droits à l'assurance chômage durant l'année 2010. Le nombre de demandeurs d'emploi arrivant en fin de droit à l'assurance chômage en 2010 et sans solution connue est évalué à 360 000. Dans cette optique est mis en place, à compter du 1er juin 2010, un train de mesures en faveur du retour à l'emploi de ce public, dont les partenaires sociaux se sont engagés à assumer de façon équilibrée avec l'État la prise en charge. Ces mesures sont destinées aux demandeurs d'emploi en fin de droit à l'assurance chômage qui ne peuvent bénéficier d'aucune allocation du régime de solidarité (allocation de solidarité spécifique, allocation équivalent retraite...) du revenu de solidarité active (du RMI et de l'API dans les départements d'outre-mer). Le plan de rebond vers l'emploi, issu d'un accord entre l'État et les partenaires sociaux, consiste essentiellement en la mobilisation de mesures actives. Dans le cadre de ce plan, Pôle emploi propose au demandeur d'emploi, lors de l'entretien avec son conseiller, d'adhérer à un parcours d'insertion professionnelle renforcé, qui prend la forme d'une mesure active : une formation, un contrat aidé, un accompagnement renforcé pour les cadres. Il prévoit également un filet de sécurité financier pour les demandeurs d'emploi en instituant une aide exceptionnelle, supplétive aux mesures actives : lorsque le demandeur d'emploi adhère au parcours d'insertion professionnelle mais que Pôle emploi n'est pas en mesure de lui proposer une mesure active, il bénéficie d'une aide exceptionnelle ; l'aide est également versée en attente de l'entrée effective dans la mesure active proposée. Pour bénéficier de l'aide, les demandeurs d'emploi doivent disposer de ressources mensuelles inférieures ou égales à un plafond (correspondant au double du plafond pour l'ASS) : 2 119,60 € pour une personne seule, 3 330,80 € pour une personne vivant en couple. Le montant de l'aide est égal à 460 €. L'aide est versée à compter de l'adhésion du demandeur d'emploi au parcours d'insertion professionnelle renforcé, pour une durée maximale de six mois. Elle peut être versée sur une période maximale de douze mois à compter de la fin des droits à l'assurance chômage ou de l'entrée en vigueur du décret pour les personnes arrivées en fin de droit avant cette date. Par ailleurs, dans le cadre du plan de rebond vers l'emploi, il a été programmé une enveloppe complémentaire de 50 000 contrats initiative-emploi (CIE) au titre de l'année 2010. Ces contrats, dans le secteur marchand, seront mobilisés prioritairement pour les chômeurs arrivant en fin de droit, et en particulier les jeunes. Dans le secteur non marchand, 120 000 contrats d'accompagnement dans l'emploi (CAE) seront destinés aux demandeurs d'emploi en fin de droit.

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