Question de M. MADRELLE Philippe (Gironde - SOC) publiée le 01/04/2010

M. Philippe Madrelle appelle l'attention de M. le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique sur la situation très critique dans laquelle se trouve actuellement le réseau des caisses d'allocations familiales (CAF). Il lui rappelle que, face à l'explosion de la demande sociale et à l'augmentation consécutive des dossiers à traiter, les CAF ne peuvent plus assurer leurs missions. C'est ainsi qu'elles ont été contraintes de réduire l'offre de service en accueil physique et téléphonique, ce qui représente une mesure très préjudiciable pour les familles toujours de plus en plus démunies. La gestion du revenu de solidarité active entraîne des charges supplémentaires auxquelles les caisses ne pourront pas faire face ; elles se trouvent également dans l'impossibilité de respecter les délais de traitement des dossiers. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures qu'il compte prendre d'urgence afin que les CAF puissent continuer à assurer la continuité d'un service public de qualité pour les familles les plus fragilisées. La mise en place de la clause de revoyure prévue à l'article 35 de la convention d'objectifs et de gestion 2009/2010 devrait permettre aux CAF de jouer leur rôle d'amortisseur social.

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Réponse du Ministère du travail, de la solidarité et de la fonction publique publiée le 05/08/2010

Le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique a pris connaissance avec intérêt de la question relative à l'accroissement de la charge de travail des caisses d'allocations familiales (CAF). La situation des CAF est suivie avec beaucoup de vigilance. Fin 2008, début 2009 la charge d'activités des CAF a, en effet, connu une hausse sensible. Les raisons de cet accroissement de charge d'activité sont multiples. La mise en oeuvre de la politique de maîtrise des risques a pesé sur la fin de l'année 2008 avec la certification des numéros d'inscription au répertoire (NIR) de tous les allocataires et leurs ayants droit. La réforme de la déclaration de ressources mise en oeuvre pour la première fois en 2008 a également généré une charge d'activité importante sur la fin de l'année. Enfin, début 2009, les CAF ont été confrontées à un dysfonctionnement du système d'information de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) qui ne leur permettait pas de recevoir la totalité des informations relatives aux bénéficiaires d'allocation logement. Dès les premiers signes de difficulté, en 2008, le Gouvernement a demandé à la CNAF un diagnostic précis des causes de ces dernières et la conduite d'une réflexion pour déterminer les procédures à alléger. La CNAF a, en outre, renforcé les mesures de soutien et d'entraide des CAF, notamment par la mise en place des ateliers de régulation des charges inter-caisses. Et si la mise en oeuvre du RSA a constitué une charge supplémentaire pour les CAF, elle a été compensée, de façon anticipée, par l'octroi dès décembre 2008 puis dans la convention d'objectifs et de gestion, conclue entre l'État et la CNAF le 9 avril 2009, de 1 257 postes supplémentaires. Ces nouveaux agents seront totalement opérationnels à partir de juin compte tenu des délais nécessaires de formation. L'État vient en outre d'autoriser le recrutement de 400 emplois à durée déterminée qui seront fléchés sur l'accueil téléphonique de premier niveau pour permettre aux CAF de se décharger d'une partie de leurs missions. Le Gouvernement est conscient des missions nouvelles confiées aux CAF et s'attache à anticiper les conséquences que celles-ci peuvent avoir sur les conditions de travail des caisses. Il est néanmoins attaché à ce que les CAF participent à l'amélioration de l'efficience du service public, notamment par des efforts de mutualisation et de rapprochement des performances de gestion des caisses du réseau. En tout état de cause, la qualité de service reste à un niveau élevé. Ainsi à la fin de l'année 2009, la quantité de dossiers à traiter ne représentait que six jours d'activité en moyenne et 85 % des dossiers sont à nouveau traités en moins de 15 jours.

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