Question de M. DULAIT André (Deux-Sèvres - UMP) publiée le 04/06/2010

Question posée en séance publique le 03/06/2010

M. le président. La parole est à M. André Dulait. (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)

M. André Dulait. Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État chargé de la coopération et de la francophonie.

Le vingt-cinquième sommet Afrique-France, qui s'est tenu à Nice, a été clôturé voilà deux jours par le Président de la République. Ce n'était pas un sommet comme les autres. En effet, pour la première fois, étaient présents, outre les chefs d'État et de Gouvernement, les représentants d'entreprises africaines, d'associations et d'organisations non gouvernementales. C'était la marche en avant de l'Afrique, à tel point que le patronat français a décidé d'établir une charte de développement avec ces entreprises. C'est un point qui méritait d'être souligné.

Le Président de la République a confirmé, à cette occasion, que l'Union africaine serait invitée à la prochaine réunion du G20 et qu'un plan de financement de l'ordre de 100 milliards de dollars serait préparé en vue de cette rencontre.

Dans le domaine de l'environnement, monsieur le secrétaire d'État, nous serons présents. Mais, pour la France, l'Afrique est au cœur de l'équilibre du monde. Nous devons également rester vigilants face à l'immigration clandestine, aux pandémies et à toutes les calamités qui accablent ce pauvre continent.

Monsieur le secrétaire d'État, quels détails pouvez-vous nous apporter sur les décisions prises en matière de coopération ? Comment allons-nous aborder ces chantiers ? (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)

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Réponse du Secrétariat d'État chargé de la coopération et de la francophonie publiée le 04/06/2010

Réponse apportée en séance publique le 03/06/2010

M. Alain Joyandet, secrétaire d'État chargé de la coopération et de la francophonie. Monsieur le sénateur, le sommet de Nice a, en effet, été historique.

Au fond, ce fut l'aboutissement de trois années de travail pour l'équipe diplomatique française réunie autour du Président de la République et de Bernard Kouchner, qui s'est beaucoup investie dans la préparation de ce sommet. Les observateurs objectifs l'ont souligné, toute l'Afrique était représentée, l'Afrique francophone bien sûr, mais aussi les pays anglophones, lusophones ou arabophones. Ainsi, plus de quarante chefs d'État ou de gouvernement étaient présents. Ce sommet a permis de conférer une autre dimension aux relations entre l'Afrique et la France.

Ce fut aussi l'occasion de commencer à écrire une nouvelle page, un dialogue très franc s'étant instauré entre la France et l'Afrique, qui a permis d'aboutir à un accord sur plusieurs points.

Tout d'abord, concernant la question de la sécurité, très importante non seulement pour l'Afrique, mais aussi pour l'Europe, la France va former 12 500 soldats africains pour que l'Afrique s'approprie, peu à peu, sa défense.

S'agissant précisément des accords de défense, le Président de la République a réaffirmé la fin du secret. C'est ainsi que les accords de défense conclus entre la France et huit pays africains seront tous rendus publics.

Par ailleurs, l'Afrique a accepté la reprise, dans les conclusions finales, de tous les engagements de Copenhague, ce qui permettra de débloquer les financements obtenus dans ce cadre, dont l'Afrique est la première bénéficiaire.

Enfin, concernant le point particulièrement important de la représentation de l'Afrique au sein des nouvelles institutions multilatérales, le Président de la République veut revoir les institutions de Bretton Woods pour que l'Afrique soit mieux représentée tant au G20 qu'au G8. Simultanément, nous allons aider l'Afrique à obtenir le plus tôt possible de siéger au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. En effet, il n'est pas acceptable que l'Afrique n'y soit pas représentée, tant est important le rôle du continent africain dans l'avenir du monde.

M. le président. Veuillez conclure, monsieur le secrétaire d'État.

M. Alain Joyandet, secrétaire d'État. Vous avez également abordé, monsieur le sénateur, la question économique, absolument capitale.

Ce sont 300 entreprises françaises et africaines qui vont œuvrer ensemble au développement économique. Au fond, pour lutter contre la pauvreté, qu'y a-t-il de mieux que le développement économique, la création de valeur ajoutée et d'emplois sur le continent africain ?

M. René-Pierre Signé. Paroles, paroles !

M. Alain Joyandet, secrétaire d'État. Dans cette perspective, la France engagera des moyens financiers très importants. L'Agence française de développement a d'ores et déjà accru très fortement ses contributions, qui sont passées de 3,5 milliards d'euros à près de 6 milliards d'euros cette année.

Vous le voyez, ce sommet a vraiment été historique, à la fois pour l'Afrique et pour la France. (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)

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