Question de M. BÉRIT-DÉBAT Claude (Dordogne - SOC) publiée le 11/11/2010

M. Claude Bérit-Débat attire l'attention de M. le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique sur la problématique des moyens accordés aux centres sociaux.
Véritables faiseurs de lien social entre les habitants d'une commune, qu'elle soit urbaine ou rurale, ces organismes démontrent au quotidien leur rôle indispensable. En effet, ils permettent aux citoyens de se rencontrer, d'échanger, de débattre, de s'approprier leur lieu de vie, de favoriser les relations intergénérationnelles au moment où se désagrège de plus en plus le tissu social et où l'individualisme de notre société conduit les plus faibles à l'isolement.
Par ailleurs, les centres sociaux favorisent les multiples facettes de l'éducation, que celle-ci s'adresse aux parents, aux enfants, à travers par exemple de nombreux centres de loisirs sans hébergement, ou encore à l'individu en tant que citoyen.
Ils ont également un rôle prépondérant dans la lutte contre l'exclusion, qu'elle soit sociale ou économique. Ainsi, par exemple, ils développent des outils en faveur de l'alphabétisation si nécessaire pour l'intégration de l'individu dans la société et dans le monde du travail.
C'est enfin par leur biais que se développent des structures d'insertion par l'activité économique et donc, par la même, l'économie sociale et solidaire. Cette dernière présente une alternative face à la crise en agissant simultanément sur les leviers de l'emploi et de l'activité économique en créant de nouvelles richesses ou de nouveaux services à la population.
Or les acteurs des centres sociaux dont, en premier lieu, la Fédération des centre sociaux et socioculturels de France, s'inquiètent à juste titre du budget 2011 de la direction générale de la cohésion sociale. Tout d'abord, cette même direction qui affectait, pour des postes d'animation dans le secteur social, et dans le cadre du dispositif interministériel du Fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire, une enveloppe de 12,3 millions d'euros en 2008, n'en attribuerait plus que 4,7 millions d'euros en 2011.
Par ailleurs, l'aide accordée aux fédérations locales de centres sociaux diminue, restreignant ainsi leur capacité d'action.
Alors que les besoins dans le secteur social augmentent, un tel désengagement de l'État, s'il perdurait, ne pourrait être nullement satisfaisant. Aussi, il lui demande si le Gouvernement souhaite revenir à une politique budgétaire prenant mieux en compte les besoins des centres sociaux et socioculturels dont les missions s'avèrent aujourd'hui indispensables sur l'ensemble du territoire.

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Transmise au Ministère des solidarités et de la cohésion sociale


Réponse du Ministère des solidarités et de la cohésion sociale publiée le 21/04/2011

Les centres sociaux constituent des équipements de proximité au service du développement social local. Ils jouent un rôle important et reconnu au service du maintien et du renforcement du lien social en agissant dans des champs d'action vastes et variés comme la lutte contre les exclusions et les discriminations, l'accompagnement social, l'insertion ou le développement social urbain. L'État est engagé avec la fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF) par une convention pluriannuelle conclue en 2006 et reconduite en 2009. Les crédits attribués aux fédérations régionales et départementales des centres sociaux sont destinés à soutenir la mission confiée par la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) à la FCSF qui est d'accompagner la démarche de développement des centres sociaux en termes de croissance du parc des équipements et d'amélioration de leur qualité. La subvention moyenne s'établit à 28 457 € par centre. Elle est calculée en fonction du nombre de centres sociaux reconnus et agrées par la FCSF, des crédits ouverts en loi de finances initiale (LFI) et du nombre de régions concernées (15). Pour les fédérations locales des centres sociaux, le montant prévu en LFI 2011 est de 385 000 €, ce qui représente une baisse de 4 %. Cette baisse est légèrement inférieure à l'effort général de - 5 % demandé par la lettre de cadrage du Premier ministre sur les dispositifs d'intervention. Comme en 2010, cette enveloppe n'a pas été intégrée dans la notification des crédits des BOP régionaux du 177 et fera l'objet d'une délégation spécifique afin d'assurer un fléchage de ces crédits. Par ailleurs, la contribution servie par la DGCS au fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire (Fonjep), association de loi 1901 dont l'objet est la gestion partenariale de crédits ministériels pour le soutien à des emplois associatifs permanents, permet le financement d'un nombre déterminé de « postes Fonjep », à hauteur d'une contribution également fixe. La contribution Fonjep servie sur le programme 177 a subi une première diminution à compter de la LFI 2009 de - 202 postes par an sur 3 ans. La dotation prévisionnelle du Fonjep sur le programme 177 doit s'élever en 2011 à 4,7 M€ contre 9,4 M€ en LFI 2010. Cette diminution a été opérée dans un contexte de très forte contrainte sur le programme 177 et a conduit à réfléchir à de nouvelles modalités d'attribution des crédits pour 2011. Dans ce cadre, une instruction commune DJEPVA/DGCS du 15 février 2011 a notifié aux DRJSCS une enveloppe régionale leur permettant de procéder au financement de postes Fonjep des deux réseaux principaux (la fédération des centres sociaux [FCS] et l'union des foyers de jeunes travailleurs [UNHAJ]). Afin que le niveau de soutien financier de l'État aux postes Fonjep reste significatif, les DRJSCS devront respecter des principes de plafonnement du montant unitaire de soutien, de volume plancher des postes soutenus au regard de l'exercice 2010 et de modulation du niveau de l'aide pour chaque poste soutenu. Cette procédure doit permettre de donner des marges de manoeuvres aux services déconcentrés et sera appliquée en concertation avec les acteurs associatifs locaux. Ces informations ont été annoncées lors du conseil d'administration du Fonjep, le 16 décembre 2010, en soulignant la volonté de l'État de soutenir et pérenniser l'outil Fonjep d'une part, mais aussi les deux réseaux partenaires d'autre part, dans un contexte financier très délicat. Cette sanctuarisation des deux réseaux permet de concentrer les crédits sur des actions relativement ciblées et faciliter ainsi un meilleur contrôle de l'activité des postes financés. Enfin, l'État a également engagé des mesures pour conforter les centres sociaux. La convention d'objectifs et de gestion (COG) qu'il a signée le 9 mars 2009 avec la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) prévoit une augmentation des moyens financiers affectés au financement des centres sociaux et à l'animation de la vie sociale à hauteur de 236 M€ contre 228 M€ en 2007. La COG prévoit de poursuivre le soutien financier et technique de ces structures sociales de proximité avec un renforcement des outils de pilotage. Des conventions multi partenariales entre financeurs des centres sociaux sont développées afin d'assurer aux centres sociaux la pérennité de leurs ressources sur la période de l'agrément délivré par la caisse d'allocations familiales (CAF). Les centres sociaux sont encouragés à développer un accueil et un accompagnement en direction des familles vulnérables. Par ces engagements, l'État tient à ce que les efforts dans ce secteur qui joue un rôle important et reconnu en matière de cohésion sociale soient maintenus.

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