Question de M. MADRELLE Philippe (Gironde - SOC) publiée le 31/03/2011

M. Philippe Madrelle appelle l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur la situation des Salons Historiques, sociétés d'artistes. À partir des années 1900, les responsables des salons ont été chargés par l'État d'organiser des expositions d'artistes au Grand Palais. Les Salons ont été progressivement dessaisis de cette mission et les artistes qui organisent ces salons ont été progressivement remplacés par un réseau de commerçants internationaux et des galeristes créateurs de valeurs financières. Ces Salons ne peuvent plus répondre à leur vocation initiale de vivier révélateur de jeunes talents, car ils se trouvent confrontés au coût très élevé des droits d'exposition, à la faiblesse de la subvention allouée et à l'extrême brièveté de la durée de leurs manifestations (cinq jours contre un mois, il y a vingt ans). En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures qu'il compte prendre afin que les artistes puissent exposer leurs œuvres dans les meilleures conditions.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 26/05/2011

Les Salons aujourd'hui dénommés « historiques » se sont constitués dans la deuxième moitié du xixe siècle autour d'artistes « refusés » au salon organisé sous l'égide de l'académie des beaux-arts. Ils se sont développés, par scissions successives, parallèlement à l'essor des marchands d'art (Durand-Ruel, Ambroise Vollard, David Kahnweiller...) qui ont défendu les artistes impressionnistes, fauves, cubistes... Les salons ou manifestations créés à l'initiative de sociétés ou de collectifs d'artistes ont toujours existé parallèlement aux galeries, puis aux foires. Le paysage actuel des salons et manifestations exposant des artistes résulte de la superposition des nombreux mouvements significatifs de l'histoire de l'art. La direction générale de la création artistique soutient aujourd'hui de façon significative les cinq salons réunis autour d'Art en Capital (Société nationale des beaux-arts, Salon des artistes français, Salon des indépendants, Comparaisons, Salon du dessin et de la peinture à l'eau) au Grand Palais, le Salon d'automne, les salons Réalités nouvelles, Mac Paris, le Salon de mai, Jeune création et le Salon de Montrouge (aux côtés de la ville de Montrouge). Le montant global affecté à ces manifestations sur le budget du ministère de la culture et de la communication, direction générale de la création artistique, était de 760 000 € en 2010. Par ailleurs, de très nombreuses collectivités territoriales mettent à disposition des artistes des lieux d'exposition leur permettant de toucher un public nombreux. S'ajoutent à ces manifestations celles organisées par des organisateurs privés. S'agissant plus particulièrement d'Art en Capital, la subvention versée en 2010 était de 324 000 €. Il convient de signaler que cette manifestation bénéficie en outre de conditions de location préférentielles auprès de l'établissement public Grand Palais - Réunion des musées nationaux. L'objectif du ministère de la culture et de la communication, par son soutien à de nombreux salons et manifestations créés à l'initiative des artistes est de favoriser la vitalité et la diversité de la création artistique, sans laisser de côté les artistes, nombreux, qui ne parviennent pas à accéder au système commercial des galeries. Les salons opèrent leurs choix en fonction de critères qui leurs sont propres et peuvent donc privilégier des artistes émergents ou des artistes confirmés.

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