Question de M. CHASTAN Yves (Ardèche - SOC) publiée le 26/05/2011

M. Yves Chastan attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé sur les difficultés pour les demandeurs d'emploi "mal et non voyants" d'obtenir des formations professionnelles aux techniques du son.

Il a été récemment interpellé par l'association Sonorium francophone de Périgueux en Dordogne, petite structure tournée vers les déficients visuels, aveugles ou mal voyants.

Depuis 2003, cette association, loi 1901, crée des disques audio, dont le contenu permet à des personnes "empêchées de lire" de découvrir de nombreux textes enregistrés pour des documents de la vie quotidienne (notices de matériels, cours écrits, guides "sports et handicaps" …). Ce soutien, sous forme sonore, s'est récemment développé grâce aux formations pour apprendre les techniques du son aux "non et mal voyants". Que leurs pratiques soient exercées en amateur ou de manière professionnelle, les déficients visuels ont en permanence des projets liés au son. Pour les accompagner, autant dans les spécificités liées à leur handicap que dans la diversité des activités de création sonore, le formateur aveugle, président de l'association Sonorium francophone, Arnaud Audrix, et les intervenants valides font appel à leurs expériences, professionnelles ou bénévoles, dans les domaines de l'audio, afin de mettre en place un éventail de formations personnalisées au projet du non ou mal voyant.

L'association propose aux candidats à la formation plusieurs formules, allant de la semaine d'initiation ou de découverte, jusqu'à une version de huit semaines en vue d'une préprofessionnalisation, étudiant les bases des pratiques du journaliste reporter de son (sans pour autant faire concurrence aux écoles de journalisme), du technicien radio ou du régisseur son pour des spectacles. Cet ancien journaliste aveugle vient de conduire une expérience pilote de formation de groupe au sein de l'Institut des jeunes aveugles de Toulouse. Celui-ci souhaitait mettre en place des formations aux métiers du son pour les non et mal voyants demandeurs d'emploi. Sonorium francophone a donc initié du 26 au 29 avril dernier six déficients visuels à la pratique du reportage audio.

Certains non voyants, en recherche d'emploi, sont régulièrement forcés à renoncer à une formation, du fait que les structures du Cap emploi et de Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (AGEFIPH) exigent, dans le dossier de financement, une lettre de pré-engagement de la part d'un potentiel employeur. Pour les personnes handicapées, il est souvent impossible d'obtenir ce type de courrier, aucun responsable d'entreprise ne recrutant une personne de ce public si celle-ci n'est pas déjà formée ou n'a pas fait ses preuves dans le domaine souhaité. Il semble qu'un candidat déficient visuel devrait être employable sans avoir été préalablement formé. En tout état de cause, il est important que l'accès aux formations soit le même pour tous, handicapés visuels y compris.

C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles dispositions l'État peut prendre pour qu'un demandeur d'emploi handicapé, et particulièrement au niveau visuel, recherchant un parcours formatif tout en n'ayant pas ce courrier de pré-embauche, ni les moyens de financer seul les apprentissages, puisse accéder aux formations qu'il souhaite afin de trouver un emploi.

- page 1362

Transmise au Ministère du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social


La question est caduque

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