Question de M. ANZIANI Alain (Gironde - SOC) publiée le 02/06/2011

M. Alain Anziani attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire sur la situation préoccupante de la filière bois dans le massif des Landes de Gascogne.

Déjà ravagé par la tempête de 1999, ce massif forestier a été durement touché par la tempête Klaus en janvier 2009, qui a provoqué la chute de 37 millions de mètres cubes de bois, soit l'équivalent de cinq années de récoltes. Depuis, la forêt landaise doit faire face à une crise phytosanitaire majeure, avec la croissance exponentielle de la population de scolytes, un insecte xylophage qui prospère sur les bois morts et se propage rapidement aux arbres sains. Les destructions dues aux scolytes approcheraient les 10 millions de mètres cubes de bois.

Aujourd'hui, les professionnels de la filière bois se trouvent dans l'incapacité d'estimer avec précision les dégâts causés par ces phénomènes, et donc d'évaluer le potentiel productif du massif pour les prochaines années. Un état des lieux de la filière nécessiterait une connaissance précise des ressources sur pied, et notamment des classes d'âge de peuplement.

Une étude de ces ressources, dont la maîtrise d'ouvrage est assurée par la Fédération des industries du bois d'Aquitaine, est en cours.

Il lui demande de lui indiquer si les services de l'État apporteront leur concours à cette évaluation des stocks, ainsi que les mesures qu'il entend prendre pour garantir l'avenir de la filière bois dans le massif des Landes de Gascogne.

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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire publiée le 04/08/2011

Une analyse prospective de la ressource forestière et des disponibilités en bois d'oeuvre, bois d'industrie et bois énergie à l'horizon 2030 en Aquitaine est souhaitée par tous les acteurs publics et privés de la filière forêt-bois d'Aquitaine. La maîtrise d'ouvrage et le pilotage de l'étude restent à ce jour à définir et font l'objet de larges réunions au niveau régional, regroupant des représentants de la préfecture de région, du conseil régional, de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, d'Interbois Périgord, de la Fédération interprofessionnelle du bois d'Aquitaine, du Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest, des coopératives, de la Fédération nationale des communes forestières, de L'Office national des forêts, de l'inventaire forestier national (IFN), de l'Institut technologique forêt, cellulose bois-construction ameublement, du centre régional de la propriété forestière d'Aquitaine, de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA). L'État participera, bien entendu, au financement de cette étude. Par ailleurs, une étude rétrospective et de mise à jour de la ressource en pin maritime du massif des Landes (« état zéro de la ressource ») après la tempête Klaus a été réalisée par l'IFN et l'INRA, en collaboration avec les professionnels. Elle a montré que cette ressource s'établit à 72,5 Mm³ (avec un intervalle de confiance de plus ou moins 8 Mm³). S'agissant de l'avenir de la filière bois dans le massif des Landes de Gascogne, les services du ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire sont mobilisés et fortement engagés pour la reconstitution des peuplements sinistrés par la tempête Klaus en 2009, puis touchés par une crise sanitaire grave en raison de la prolifération des scolytes. À ce jour, le plan gouvernemental de solidarité mis en place dès février 2009, après une concertation étroite avec les sylviculteurs et les professionnels, a d'ores et déjà obtenu des résultats très importants : 23 000 kilomètres de pistes et routes forestières ont été rouvertes, la quasi-totalité des volumes de chablis mobilisables a été exploitée (soit 22 millions de tonnes), environ 8 millions de tonnes de bois ont été stockées sous aspersion pour assurer l'approvisionnement des industries du massif, le nettoyage de 105 000 hectares et la reconstitution de 16 000 hectares. Les opérations de nettoyage et de reconstitution concerneront au total 150 000 hectares, grâce à une enveloppe de 415 M€ étalée sur huit ans. Il est prévu qu'à mi-parcours du plan, cette enveloppe puisse être revue en fonction de l'évolution de la situation, et notamment en tenant compte des surfaces scolytées. À ce jour plus de 170 M€ ont été engagés et plus de 85 % payés. S'agissant de la lutte contre les scolytes, le ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire a mis en place dès le printemps 2009 une stratégie de lutte contre les scolytes dans le massif aquitain. L'exploitation rapide des bois scolytés étant l'action de lutte la plus efficace, il s'agit de les récolter et de les éloigner ou, lorsque l'éloignement de ces bois n'est pas possible, notamment pour des raisons financières, d'effectuer un traitement systématique insecticide des piles de bois en bordure de route. C'est ainsi que, pour cette seule mesure, un financement de 1,3 M€ est prévu en 2011, qui vient s'ajouter aux 7 M€ affectés au financement du broyage des rémanents après coupe rase de peuplements scolytés et du broyage des jeunes plantations scolytées sans valeur commerciale. En raison du lien direct de la tempête avec l'importance des attaques de scolytes, les aides à la reconstitution mises en oeuvre à la suite de la tempête Klaus ont été étendues aux parcelles scolytées. Le département de la santé des forêts, qui reste très vigilant quant à l'évolution de la situation, a évalué le volume de bois scolytés à environ 4 millions de mètres cubes.

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