Question de M. MIRASSOU Jean-Jacques (Haute-Garonne - SOC-EELVr) publiée le 10/11/2011

M. Jean-Jacques Mirassou attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la cession de la revue « 60 millions de consommateurs ». Créé en 1970 pour publier des essais comparatifs, ce mensuel fait référence en matière d'information et de défense des consommateurs. Le 9 novembre prochain, le conseil d'administration de l'Institut national de la consommation (INC) qui édite ce journal, placé sous la tutelle du ministère de l'économie, du secrétariat d'État à la consommation et de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), sera amené à se prononcer sur le projet de cession du titre à des opérateurs privés. Un audit demandé par le secrétaire d'État Frédéric Lefebvre, qui a coûté la bagatelle de 230.000 euros, est à l'origine de ce projet. Afin de céder à une logique de rentabilité, un investissement considérable devait être réalisé par l'INC qui ne dispose pas de la somme exigée. Les salariés, quant à eux, demandent un plan de relance commercial au moyen des 3 millions d'euros de réserves accumulées grâce aux bonnes ventes réalisées entre 2005 et 2009. Les difficultés financières du magazine sont réelles car le résultat de 2010 est, pour la première fois en 10 ans, négatif. Mais ce n'est que la conséquence logique de l'arrêt inexplicable des campagnes de recrutement d'abonnés qui a abouti à faire décliner sa diffusion. Il existe pourtant un doute sur les réelles raisons de cette cession et sur le désengagement de l'INC de l'activité de presse. La raison économique avancée ne peut motiver ce projet quand nous savons que l'activité principale de « 60 millions de consommateurs » est animée par la culture du service public. Bien que des éditions comme celle sur « la hausse des prix et la baisse du pouvoir d'achat » aient eu des répercussions positives en terme de vente, la direction admet que ces sujets ont fortement déplu au Gouvernement. Privatiser ce mensuel travestirait son identité. Les groupes privés qui s'en porteront acquéreurs refuseront de financer des essais comparatifs trop coûteux à leur goût. Que va devenir ce magazine qui publie des enquêtes, des essais comparatifs faisant autorité, des études juridiques, économiques et des guides pratiques abordant en toute indépendance tous les aspects de la consommation ? Il lui demande de lui préciser les raisons pour lesquelles la demande de plan de relance commercial réclamé par les salariés depuis deux ans, sur la base des réserves financières accumulées grâce aux bonnes ventes réalisées entre 2005 et 2009, et la culture de service public sont abandonnées au profit d'une privatisation.

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Transmise au Ministère de l'économie et des finances


La question est caduque

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