Question de Mme BENBASSA Esther (Val-de-Marne - SOC-EELVr-R) publiée le 12/01/2012

Mme Esther Benbassa attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes, sur la situation qui se dégrade régulièrement dans la région autonome du Tibet et dans les régions tibétophones incluses dans les provinces chinoises limitrophes. En effet, depuis l'annexion par la Chine, les droits humains n'y sont pas respectés et les Tibétains y sont victimes de nombreuses privations de leurs droits fondamentaux. Depuis le mois de mars 2011, douze immolations par le feu de moines et de nonnes des monastères de Kirti et de Kantze montrent l'intensité du désespoir qu'ont atteint les Tibétains vivant sous la loi chinoise. De nombreux intellectuels, chercheurs et associations s'étonnent du silence de la presse et de la communauté internationale. Par ailleurs, la présence de l'armée chinoise a été renforcée dans ces territoires. Ainsi, la seule réponse au désespoir, à la frustration et au désir de liberté des Tibétains vivant en République populaire de Chine est une répression des plus sévères de la part des autorités chinoises. Elle lui demande donc quelles mesures il compte mettre en œuvre afin que le respect des droits humains soit pris en compte dans les échanges économiques et commerciaux que la France, terre des droits de l'homme, entretient avec la Chine.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères et européennes publiée le 16/02/2012

Les régions tibétaines de la Chine sont marquées depuis plusieurs mois par une série d'immolations, notamment à Ngaba, au nord de la province du Sichuan, en particulier depuis la fin du mois de septembre 2011. La France a publiquement exprimé sa tristesse et sa préoccupation devant la mort par immolation de jeunes Tibétains, ainsi que son inquiétude quant au caractère extrême et au désespoir que traduit leur geste. La France s'est également mobilisée avec ses partenaires, au niveau européen, afin de faire part aux autorités chinoises de l'inquiétude que soulèvent ces développements. Une démarche officielle de l'Union européenne a ainsi été effectuée auprès du ministère des Affaires étrangères chinois le 8 décembre 2011. La question des droits de l'Homme et des libertés religieuses au Tibet est régulièrement évoquée dans le cadre du dialogue euro-chinois sur les droits de l'Homme, ainsi que lors des contacts politiques bilatéraux entre la France et la Chine. La France suit avec une constante attention l'évolution de la situation au Tibet et considère que le dialogue est l'unique voie pour parvenir à une solution durable, respectant pleinement l'identité culturelle et spirituelle tibétaine, dans le cadre de la République populaire de Chine. De manière générale, la France, avec ses partenaires européens, demeure attentive à la situation des droits de l'Homme en Chine. Sur cette question, la France poursuit, de manière continue et au plus haut niveau, le dialogue avec les autorités chinoises, et leur rappelle régulièrement son attachement indéfectible à la défense des droits de l'Homme, en Chine comme partout dans le monde.

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