Question de M. LARCHER Serge (Martinique - SOC-A) publiée le 19/07/2012

M. Serge Larcher attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur le faible pouvoir d'achat des retraités agricoles qui n'a connu aucune évolution en Martinique malgré divers plan de revalorisation des pensions.

Actuellement, la moyenne des pensions des retraités agricoles pour une carrière complète est de 680 euros par mois, c'est-à-dire un revenu en dessous du seuil de pauvreté qui est de 954 euros par mois.

Les organisations représentatives du monde agricole se mobilisent depuis plusieurs années pour obtenir une revalorisation de leurs pensions.
Elles souhaitent une plus grande cohérence et plus d'équité entre les agriculteurs et les autres assurés sociaux.

Elles demandent, pour ce faire, l'accès aux mesures de majoration des plus faibles retraites pour tous les non-salariés agricoles ayant une carrière complète sans avoir à justifier de 17,5 ans d'activité non salariée, alors que les retraités du régime général n'ont pas à remplir cette condition.

Elles revendiquent également la prise en compte des 25 meilleures années, comme c'est le cas dans le régime général. Cette mesure permettrait de diminuer l'impact des fortes fluctuations de revenus notamment lors des années de crises.

Aussi il lui demande quelles suites il entend donner à ces revendications du secteur agricole, qu'il estime légitimes et justes.

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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt publiée le 23/08/2012

Une politique volontariste de revalorisation des pensions a été menée depuis 1994 par les Gouvernements successifs. En particulier, c'est dans le cadre d'un plan quinquennal sur les retraites agricoles mené entre 1997 et 2002 qu'a été votée la loi du 4 mars 2002 tendant à la création d'un régime de retraite complémentaire obligatoire pour les non-salariés agricoles. Cette loi a constitué une avancée sociale fondamentale pour le monde agricole. En 2009, le dispositif de revalorisation des retraites agricoles de base a été modifié et simplifié. Ce dispositif garantit un montant minimum de pension égal au 1er avril 2012, pour une carrière complète, à 672,46 € par mois pour les chefs d'exploitation et pour les personnes veuves et à 534,35 € par mois pour les collaborateurs d'exploitation ou d'entreprise agricole, les anciens conjoints participant aux travaux et les aides familiaux. Ce sont 190 000 pensionnés, soit 11 % du total des retraités non-salariés agricoles, qui ont bénéficié en 2011 de ces minimums de pension garantis avec une majoration moyenne allant de 300 € par an pour un ancien chef d'exploitation à 640 € par an pour un ancien conjoint collaborateur ou une personne veuve. Par ailleurs, dans le cadre de la loi portant réforme des retraites du 9 novembre 2010, et afin de remédier aux situations de grande pauvreté essentiellement dues aux carrières incomplètes, l'accès à l'allocation de solidarité aux personnes âgées a été facilité pour les anciens exploitants agricoles. Les avancées de ces dernières années restent insuffisantes et l'amélioration de la situation des agriculteurs retraités les plus modestes est une préoccupation du Gouvernement, conformément aux engagements du Président de la République. Un plan d'action global visant à l'amélioration des retraites agricoles sera élaboré en cohérence avec le débat national sur les retraites annoncé pour 2013 au terme de la conférence sociale de juillet 2012. Ce plan veillera à articuler les exigences de justice et de responsabilité financière.

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