Question de M. PIRAS Bernard (Drôme - SOC) publiée le 26/07/2012

M. Bernard Piras attire l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur la réforme du financement des dépenses de gestion de la Mutualité sociale agricole (MSA).

En effet, cette dernière suscite une vive inquiétude chez ses élus.

Cette réforme annoncée par lettre ministérielle, co-signée par les ministres chargés du budget et de l'agriculture et adressée au directeur général de la MSA et non à son président, prévoit le remplacement d'un financement basé sur le prélèvement d'un pourcentage fixe sur les cotisations émises par le versement d'une dotation d'équilibre ; cette dotation serait calculée par différence entre les dépenses autorisées par la convention d'objectifs et de gestion (COG) et les recettes tirées par la MSA des nombreuses activités qu'elle a développées dans le prolongement du service public.

Ceci est la conséquence logique de la réforme pour les administrations centrales : prélèvement de toutes les réserves disponibles, financement journalier de la gestion et une trésorerie portée à zéro.

Face à ce dispositif, les présidents et premiers vice-présidents des caisses de la MSA s'interrogent sur l'intérêt d'une action permanente auprès du milieu professionnel pour assurer le meilleur recouvrement possible, les moyens d'action disponibles pour atténuer l'impact des crises sur les non-salariés et salariés de l'agriculture et la motivation pour développer les activités et les partenariats sur les territoires si les recettes qui y sont liées sont déduites du montant des dotations. Quel sera demain le rôle des conseils d'administration des caisses, si ce n'est d'approuver un montant de dépenses déjà fixé par la COG ?

Il lui demande de lui indiquer les réponses qu'il entend apporter à ces légitimes interrogations.

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Transmise au Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt


Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt publiée le 23/08/2012

Le financement actuel des dépenses de gestion administrative de la mutualité sociale agricole (MSA) par des cotisations dites « complémentaires » lui procure des recettes qui évoluent comme le revenu professionnel et comme la masse salariale agricoles, indépendamment du niveau des dépenses qui sont limitées par la convention d'objectifs et de gestion (COG). Ce système de financement a permis à la MSA d'accumuler des réserves financières grâce en outre à sa gestion économe des fonds publics. Ce système n'est plus viable car, depuis 2011, la part complémentaire des cotisations exonérées ne peut plus être compensée par des affectations de taxes. Cette absence de compensation est de nature à déséquilibrer à moyen terme le financement de la MSA. C'est pourquoi il est envisagé de remplacer les cotisations complémentaires par des dotations de gestion, prélevées sur le produit des cotisations et calculées pour chacun des régimes salariés et non salariés agricoles de manière à couvrir intégralement les dépenses effectives autorisées de la MSA. Cette réforme devrait s'accompagner de la centralisation de la trésorerie car un fonds de roulement au niveau local n'a plus de justification dans le cadre d'un financement par dotations et du passage à une comptabilité des cotisations à l'encaissement comme les autres régimes de sécurité sociale. Ainsi, les caisses locales n'auraient plus à supporter sur leurs ressources de gestion la différence entre les cotisations émises et les cotisations encaissées. Un avenant à la COG signé le 19 juillet 2012 apporte des solutions aux principales préoccupations des élus de la MSA. Aux termes de cet avenant, les caisses de MSA pourront utiliser les résultats financiers tirés des activités annexes dans le prolongement de la mission de service public, au-delà du cadrage financier fixé par la COG. Il importe, en effet, que la MSA puisse poursuivre ces activités et en développer de nouvelles. Lors de l'assemblée générale de la MSA du 27 juin 2012, le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt a rappelé par ailleurs son engagement dans la défense du réseau MSA, au regard du rôle social important qu'il joue dans les territoires ruraux.

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