Question de M. FICHET Jean-Luc (Finistère - SOC) publiée le 25/07/2013

M. Jean-Luc Fichet appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur une possible généralisation du dispositif mis en place il y a plus de dix ans entre le conseil général du Finistère et le ministère de l'éducation nationale pour une initiation à la langue bretonne des enfants du département. Aujourd'hui, avec l'appui de la région et des communes engagées, 7 850 élèves, de la petite section de la maternelle au CM2, dans 117 écoles publiques, suivent ces cours d'initiation.
Si ce dispositif fonctionne bien, les associations partenaire de cet enseignement l'ont alerté sur la diminution de la demande des écoles des cycles 2 et 3 en raison notamment de réformes nationales : réduction de la semaine scolaire en 2007 ; généralisation de l'enseignement d'une langue vivante au primaire et mise en place de nouvelles activités sur le temps scolaire.
Pourtant, les récentes mesures législatives ont permis une meilleure reconnaissance des langues régionales en élargissant la possibilité de recourir aux langues régionales aux enseignants du second degré et en prenant en compte leur apport dans toutes les disciplines.
Aussi il l'interroge sur les conditions d'une prise en charge par le ministère de l'éducation nationale, en lien avec les collectivités territoriales concernées, d'une généralisation de l'initiation au breton auprès de tous les enfants des cycles 2 et 3 de la région.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche


Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 25/09/2014

Les langues et cultures régionales sont une richesse pour notre pays. L'article 75-1 de la Constitution dispose qu'elles appartiennent au patrimoine français. L'effort de l'État dans leur diffusion, en partenariat avec les collectivités territoriales, notamment au travers de la passation de conventions, est substantiel et a permis à environ 272 000 élèves répartis dans treize académies, d'être sensibilisés ou de pratiquer l'une des onze langues régionales reconnues. Dans ce contexte, la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République prévoit plusieurs dispositions destinées à favoriser la transmission des langues et cultures régionales en donnant les moyens de continuer les actions conduites et de renforcer certains des dispositifs d'apprentissage existants. Au nombre des dispositions retenues afin de faciliter l'apprentissage de ces langues, une place privilégiée est reconnue à l'enseignement bilingue français-langue régionale qui a vocation à se développer dès l'école maternelle puis à se poursuivre à l'école élémentaire. De même, la possibilité pour les professeurs de recourir aux langues régionales dans leurs pratiques pour favoriser l'acquisition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture et des programmes scolaires, pose la langue régionale comme un des éléments favorisant le processus d'apprentissage des élèves. Le 3 février 2012, une convention additionnelle au contrat de projet État-région 2007-2013 pour la transmission de la langue bretonne et le développement de son usage dans la vie de tous les jours réitère les engagements pris par l'État, la région et les départements pour assurer la préservation et la transmission de la langue et de la culture bretonne. Trois grands objectifs sont définis : renforcer l'attractivité et développer l'enseignement bilingue français-breton ; développer l'usage de la langue bretonne dans la vie de tous les jours ; adosser la pratique de la langue bretonne à une recherche et à un enseignement supérieur de haut niveau. En conséquence, l'ensemble des nouvelles dispositions introduites par la loi et par la convention additionnelle ne peuvent que créer une nouvelle dynamique pour l'enseignement des langues régionales et contribuer simultanément, dans les académies concernées, à la mise en œuvre de la diversité linguistique préconisée dans cette même loi.

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