Question de Mme CUKIERMAN Cécile (Loire - CRC) publiée le 28/11/2013

Mme Cécile Cukierman attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le devenir des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED).
L'insuffisance initiale du nombre des personnels des RASED, puis leur diminution drastique ces cinq dernières années ont aggravé les inégalités dans notre système scolaire. Un an après le lancement de la concertation sur la refondation de l'école qui était porteuse d'espoir pour la réussite de tous les élèves, aucune information n'a été délivrée sur l'avenir des RASED et des professionnels concernés.
Toute la communauté éducative se demande ce qui est proposé aujourd'hui à ces dizaines de milliers d'élèves en grande difficulté.
Les groupes de travail mis en place par le Gouvernement à ce sujet n'ont toujours pas communiqué leurs conclusions. Cette absence de réponse ne permet pas d'organiser l'aide aux élèves en difficulté dans les meilleures conditions. En effet, seulement la moitié des postes de rééducateurs sont pourvus dans le département de la Loire.
Pourtant, l'urgence est d'accorder toute la priorité aux RASED: les moyens humains doivent être mis à leur disposition pour qu'ils puissent mener à bien les missions d'intérêt général qu'ils remplissent.
Compte tenu de ces éléments, elle lui demande quelles mesures il entend mettre en œuvre pour que l'aide aux enfants les plus en difficulté puisse de nouveau s'exercer dans les meilleures conditions.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 06/03/2014

La majorité précédente a, entre 2007 et 2012, supprimé près de 80 000 postes dans l'éducation nationale. L'école française s'en trouve dans une situation particulièrement dégradée. Une des conséquences les plus graves de cette politique réside dans la mise à mal des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED), essentiels pour aider les élèves les plus fragiles. Le président de la République a souhaité faire de la jeunesse le cœur de sa stratégie pour le redressement de la France. Il a fixé au ministère de l'éducation nationale un objectif : faire réussir tous les élèves. La lutte contre la difficulté scolaire doit donc redevenir une priorité. Il s'est engagé à refonder le système scolaire et à recréer sur cinq ans 60 000 postes nouveaux pour contribuer à l'effort de redressement éducatif de la Nation, dont 54 000 bénéficieront à l'éducation nationale, 5 000 à l'enseignement supérieur et 1 000 à l'enseignement agricole. Il s'agit à l'éducation nationale de postes d'enseignants et de personnels éducatifs, médico-sociaux, administratifs et techniques qui sont indispensables à la bonne marche des établissements scolaires. Pour l'enseignement primaire, au cours de la mandature présidentielle, 7 000 postes nouveaux permettront, notamment dans les secteurs les plus fragiles, de favoriser l'évolution des pratiques pédagogiques, de renforcer l'encadrement, d'accompagner les organisations pédagogiques innovantes et de renforcer l'action des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) et celles des autres dispositifs de remédiation scolaire au service d'une amélioration significative des résultats scolaires. Une des mesures essentielles de cette politique est le dispositif « plus de maîtres que de classes » qui favorise l'aide et l'accompagnement de tous les élèves. Il doit s'articuler avec les dispositifs d'aides spécialisées aux élèves dont l'évolution des missions a fait l'objet d'une réflexion dans le cadre d'un groupe de travail copiloté par la direction générale de l'enseignement scolaire et l'inspection générale de l'éducation nationale. Cette réflexion s'est prolongée durant les mois de novembre et de décembre 2013 dans le cadre du dialogue social sur les métiers au sein de l'éducation nationale que le ministre a engagé avec les organisations représentatives des personnels. Les décisions retenues à l'issue de cette réflexion ont conduit à conforter le travail en équipe et en réseau des enseignants spécialisés et des psychologues de l'éducation nationale, à renforcer leur professionnalisation par le développement de formations élaborées sur la base d'un nouveau cahier des charges, à améliorer le pilotage du dispositif notamment au niveau des circonscriptions et à garantir la pérennité de ces missions notamment en élaborant une cartographie des besoins.

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