Question de M. DESESSARD Jean (Paris - ECOLO) publiée le 26/12/2013

M. Jean Desessard attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social sur le malaise social au sein du groupe La Poste.

À la suite de la loi n° 2010-123 du 9 février 2010 relative à l'entreprise publique La Poste et aux activités postales, le groupe La Poste a changé de statut pour devenir une société anonyme à capitaux publics. Cette évolution a permis d'accélérer la réduction d'effectifs : entre 2002 et 2011, La Poste a perdu plus de 77 000 emplois, soit 24 % de son personnel.

Cette politique a considérablement accru la pression sur les salariés. Les syndicats, notamment la confédération générale du travail (CGT) et « Solidaires unitaires démocratiques » (SUD), pointent du doigt un mal-être persistant des employés, des critères de qualité de l'emploi en dégradation, un fort taux d'absentéisme, un nombre d'accidents avec arrêt de travail élevé et des indicateurs de santé médiocres. En 2012, dix-neuf suicides ou tentatives de suicide ont eu lieu en six mois d'intervalle. Malgré la création d'une « commission du grand dialogue », dont les conclusions ont été rendues le 11 septembre 2012, les suicides n'ont pas pris fin.

Il a reçu la contribution d'un postier lanceur d'alerte contenant une liste détaillée et nominative lui indiquant qu'entre juillet 2007 et août 2013, plus de 120 salariés du groupe La Poste ont tenté ou sont parvenus à mettre fin à leurs jours, parfois même sur leur lieu de travail.

Parallèlement, une étude de septembre 2013 du cabinet Cateis, mandaté par le comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) après le suicide d'un cadre de la direction de la communication, affirme que cette direction, comme le reste de l'entreprise, a connu des réformes de fond ces dernières années, qui ont eu un impact sur l'organisation du travail et qui « ont ainsi accru le malaise social des postiers, et sont l'une des causes de la hausse du nombre de jours d'absence pour accident de service ou maladie, et - semble-t-il - de quelques cas de suicides ».

Plusieurs solutions pourraient être envisagées pour réduire ce profond malaise des salariés comme la participation des syndicats à la direction de l'observatoire du stress ou une communication transparente sur les suicides et tentatives de suicides.

Il lui demande donc, à la lumière de ces informations, quelles mesures il entend prendre afin de mettre un terme à cette situation inacceptable au sein de notre service public postal.

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Transmise au Ministère du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social


La question est caduque

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