Question de M. LEFÈVRE Antoine (Aisne - UMP) publiée le 20/03/2014

M. Antoine Lefèvre attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur les difficultés rencontrées par les entreprises de la branche agricole, qui connaît une pénurie significative de main-d'œuvre qualifiée. Alors même que la courbe de proposition d'emplois agricoles est en hausse, en particulier dans le département de l'Aisne, les salariés fortement qualifiés sont encore trop rares pour des exploitations dont les matériels et les techniques ne cessent de se complexifier. Si, certes, les agriculteurs peuvent embaucher des apprentis, dont la formation demande, outre plusieurs années, un investissement humain mais aussi des horaires allégés, leur coût est maintenant plus élevé du fait de la baisse des aides (crédit d'impôt diminué de deux à un an), représentant une charge équivalente à un salarié au salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC).
Or, le travail agricole ayant fortement évolué cette dernière décennie, il apparait nécessaire de promouvoir davantage, à la fois les méthodes nouvelles (informatique, automatisation, mécanique..) mais aussi le plaisir d'un travail diversifié dans un environnement extérieur sain, loin du cliché d'un métier sale et peu valorisant.
Il lui demande donc les initiatives que le Gouvernement compte prendre pour la formation, et pour la promotion de ces métiers de l'agriculture, non délocalisables et pourvoyeurs d'emplois.

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Transmise au Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt


Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt publiée le 08/05/2014

L'agriculture tient une place importante dans l'économie française et connaît un développement permanent : la filière agricole et agro-alimentaire représente 13 % des emplois (données CCMSA et INSEE). Le recensement agricole de 2010 comptabilise 966 000 personnes (chefs d'exploitation, aides familiaux et salariés agricoles) qui travaillent dans les exploitations agricoles en France métropolitaine. L'agriculture offre de nombreuses perspectives d'embauche et requiert des compétences et des savoir-faire professionnels diversifiés, dans les exploitations agricoles, mais aussi dans les secteurs du paysage, des entreprises de travaux agricoles et de la forêt. Chaque année sont recrutés près de 50 000 salariés permanents et près de 860 000 saisonniers (chiffres MSA 2012). Certains secteurs ont particulièrement besoin de main d'œuvre, comme l'agroéquipement ou la viticulture. L'enseignement agricole a pour mission première de préparer les jeunes aux métiers de l'agriculture. Ainsi sont formés chaque année 180 000 élèves, de la 4e au doctorat et 38 000 apprentis ; il faut en particulier noter la croissance régulière des effectifs d'apprentis. Avec son taux d'insertion à 33 mois de plus de 80 % pour les diplômés de ces formations, le secteur agricole offre des perspectives porteuses. Le sujet de l'attractivité des métiers de l'agriculture est souvent au cœur des préoccupations des professionnels. En effet, même si les métiers agricoles ont de plus en plus une image positive, l'offre d'emploi en agriculture est mal connue du public. Il importe donc de promouvoir la dynamique d'emploi des secteurs de l'agriculture et de renforcer l'attractivité des métiers particulièrement auprès des jeunes. Cette question de la promotion des métiers de l'agriculture fait l'objet de conventions de coopération avec les professionnels. La participation à des salons et forums des métiers, des interventions en classe, l'accueil sur les exploitations, sont mis en place sur tout le territoire pour sensibiliser les jeunes aux métiers de l'agriculture. Des outils pédagogiques ont été créés pour accompagner les interventions. Ceux-ci sont à la disposition des agriculteurs et des enseignants pour présenter l'ensemble des métiers de l'agriculture. Enfin, la convention de partenariat signée entre l'office national d'information sur les enseignements et les professions et la direction générale de l'enseignement et de la recherche permet de favoriser la diffusion de l'information sur les formations agricoles auprès des jeunes et faciliter l'orientation vers ce secteur.

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