Question de M. LE SCOUARNEC Michel (Morbihan - CRC) publiée le 17/07/2014

M. Michel Le Scouarnec attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les programmes scolaires pour la rentrée 2014. Le conseil supérieur des programmes (CSP) vient de formuler ses recommandations pour l'ajustement des programmes de l'élémentaire à la rentrée prochaine. Il s'agissait d'un engagement du précédent ministre de l'éducation nationale dans l'attente des nouveaux programmes qui doivent entrer en vigueur en 2016. Toutefois, ces recommandations apparaissent confuses pour les équipes pédagogiques déjà soumises à des changements des programmes chaque année. Par exemple, le CSP préconise que les élèves de cycle 2 « commencent à mémoriser les verbes être et avoir au présent et à l'imparfait » ou que « l'analyse des marques du pluriel s'appuie sur le repérage de régularités ». De même en mathématiques, où les élèves de cycle 3 aborderont « les relations entre les nombres d'usage courant » en calcul mental. Ces notions ne sont pas nouvelles et étaient déjà abordées dans les programmes antérieurs. Pis encore, les mêmes généralités se retrouvent en géographie où « on attend des élèves qu'ils acquièrent des repères qui seront approfondis au collège » et où « les territoires français sont évoqués ». En histoire, « la construction européenne est abordée à partir d'aspects concrets et significatifs». Sans plus d'exemples précis.
Les enseignants et leurs représentants s'interrogent sur l'application concrète de ces changements en classe. Les préconisations du CSP semblent donc trop imprécises ou soumises à interprétations, ce qui demandera aux enseignants de traduire ces éléments dans leurs organisations alors que les programmes vont encore changer dans deux ans.
La refondation de notre école passe nécessairement par une évolution du contenu des enseignements. Les changements ne doivent pas complexifier le travail des enseignants mais au contraire favoriser la réussite de l'apprentissage des savoirs par tous les élèves pour que chacun ait le plus de chance de réussite. La transmission des connaissances est le cœur du métier des enseignants. Elle nécessite de fait une formation initiale forte et surtout une formation continue indispensable pour que l'intégration de nouvelles notions à enseigner se fasse dans des conditions optimales. C'est pourquoi il lui demande les mesures envisagées pour améliorer ce projet tout en apportant une véritable aide professionnelle aux enseignants et directeurs d'école.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche


Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 05/03/2015

La création du conseil supérieur des programmes par la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République répond à la fois à une demande de transparence dans le processus d'élaboration des programmes d'enseignement, largement exprimée lors de la concertation sur la refondation de l'école, et à un besoin de cohérence entre les contenus dispensés, le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, les évaluations et la formation des enseignants. Le conseil supérieur des programmes formule des propositions et donne des avis rendus publics, notamment sur la conception générale des enseignements dispensés aux élèves, la construction des savoirs, le contenu des programmes scolaires et l'introduction du numérique dans les méthodes pédagogiques. Sur la base des propositions d'ajustement des programmes de l'école élémentaire de 2008, sous forme d'indications et de recommandations pédagogiques pour permettre une meilleure mise en œuvre de ces programmes, faite par le conseil supérieur des programmes, la circulaire n° 2014-081 relative aux recommandations pour la mise en œuvre des programmes de l'école élémentaire a été publiée le 19 juin 2014. La consultation de l'automne 2013 a en effet mis en évidence une forte attente des enseignants de voir évoluer les programmes de l'école élémentaire de 2008, vécus au quotidien par les maîtres dans les classes comme trop lourds pour permettre des apprentissages solides pour tous les élèves. Les recommandations pour la mise en œuvre des programmes de l'école élémentaire mettent en avant les priorités que doivent approfondir les maîtres dans leurs classes dans les domaines d'enseignement suivants : français, mathématiques, sciences expérimentales et technologie, culture humaniste. Elles indiquent clairement, au sein des programmes de 2008, ce qui est essentiel en matière d'apprentissage et ce qui l'est moins. Elles décrivent également ce que doivent savoir et savoir faire les élèves à l'école élémentaire, et ce qui peut être abordé après, au collège par exemple. Il ne s'agit ainsi pas d'un programme transitoire qui aurait déstabilisé les enseignants, entre les programmes actuels et les futurs programmes. Les programmes de 2008 demeurent la référence professionnelle des enseignants de l'école élémentaire jusqu'à la mise en œuvre de nouveaux programmes à la rentrée 2016. Loin de supprimer des compétences, notions et connaissances, la circulaire relative aux recommandations pour la mise en œuvre des programmes de l'école élémentaire apporte de réels éclaircissements sur la façon d'aborder les programmes de 2008 dont les objectifs d'enseignement à l'école élémentaire s'inscrivent dans la continuité des apprentissages engagés à l'école maternelle.

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