Question de M. CHARON Pierre (Paris - UMP) publiée le 13/11/2014

M. Pierre Charon attire l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur l'avenir de la musique classique à la salle Pleyel. La cité de la musique (établissement public et industriel et commercial, placé sous la tutelle du ministère de la culture), propriétaire de la salle Pleyel depuis 2009, a décidé de concéder la programmation musicale à un opérateur privé. L'appel d'offres prévoit désormais que le nouveau concessionnaire ne pourra plus y produire de musique classique. La programmation classique a ainsi été transférée à la Philharmonie de Paris, qui doit ouvrir ses portes en janvier 2015. La salle Pleyel se trouve donc arbitrairement dépossédée de ce qui constitue son identité afin de ne pas concurrencer la Philharmonie de Paris. C'est la seule raison de ce transfert. Cette exclusion dénature pourtant la vocation d'un lieu renommé et réputé, aussi bien dans le monde qu'à Paris, pour la diffusion de la musique classique auprès du grand public. Cette décision, incompréhensible et surprenante, est sans fondement au regard de l'expérience qui atteste que plus l'offre de musique classique est étendue et large (l'opéra Bastille, l'opéra comique, le théâtre des Champs-Élysées et le théâtre du Châtelet pour l'offre lyrique), plus le public est nombreux et varié. Cette décision a suscité la colère de milliers de musiciens, ainsi que de nombreux mélomanes. Une pétition, initiée par le maire du 17ème arrondissement de Paris et intitulée : « Non à la fin programmée de la musique classique à la salle Pleyel », a recueilli de nombreuses signatures, dont celles de grands noms du monde de la culture. Il lui demande donc de revoir les critères de l'appel d'offres afin que soit maintenue la vocation de la salle Pleyel.

- page 2530


Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 16/04/2015

Conçue en 1927, la Salle Pleyel n'était plus en mesure de répondre pleinement aux enjeux contemporains des politiques culturelles. Jusqu'à décembre 2014, elle accueillait l'Orchestre de Paris, en résidence exclusive, mais son infrastructure ne permettait pas aux musiciens de déployer leur activité de façon optimale, notamment en raison de l'absence de salles de répétition. Il convenait donc de leur proposer un lieu de résidence plus fonctionnel, mais aussi plus adapté aux évolutions de leur pratique professionnelle, notamment en offrant des espaces de dialogue, de pédagogie et de médiation. Pour répondre aux enjeux d'une approche renouvelée de la musique classique et de ses publics, l'État, la Ville de Paris et le conseil régional d'Île-de-France ont ainsi uni leurs efforts pour construire la nouvelle salle de la Philharmonie sur le site de La Villette. Le succès rencontré par ce nouvel équipement atteste de la pertinence de cette décision, et du rôle qu'il sera amené à jouer pour être à la fois un lieu d'accueil des grandes formations symphoniques et un centre pédagogique au sein du paysage musical du Grand Paris, concourant pour sa part à la démocratisation de la vie musicale. Parallèlement, la décision de mettre en concession la Salle Pleyel et de ne pas y poursuivre d'activité de diffusion de la musique classique, relève d'une volonté d'équilibre au sein du paysage musical parisien, en particulier à l'ouest de la capitale, où l'offre de musique classique est déjà dense grâce à l'Auditorium de Radio France, au Théâtre des Champs Élysées, à la Salle Gaveau, et bientôt, à la Cité musicale de l'Île Seguin. Cette préoccupation s'est traduite, en janvier 2015, dans le choix d'un concessionnaire soucieux d'offrir, dans cette salle, une programmation culturelle de qualité, conformément à la tradition d'excellence et à l'identité de la Salle Pleyel.

- page 876

Page mise à jour le