Question de Mme PROCACCIA Catherine (Val-de-Marne - Les Républicains) publiée le 15/01/2016

Question posée en séance publique le 14/01/2016

Mme Catherine Procaccia. Ma question s'adresse à Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes.

Le 7 décembre 2015, plus de 8 000 étudiants en sixième année de médecine ont participé à des épreuves qui devaient leur permettre d'avoir un aperçu de leur classement, donc de la spécialité et de la ville dans laquelle ils effectueraient leur troisième cycle.

Sur des tablettes tactiles – une innovation ! –, ils devaient écouter un souffle cardiaque et analyser des scans, ou plutôt, ils auraient dû, car, dans les 34 centres universitaires, les épreuves ont été interrompues au bout de vingt minutes. Nos futurs médecins n'ont eu accès qu'à des documents en format pdf, les serveurs ayant été immédiatement saturés.

Certes, ils sont de futurs médecins, mais ils ne sont pas des cobayes ! (Sourires.) Ils apprécient peu d'avoir participé à un crash test, alors que ces premières épreuves étaient importantes pour eux. Ils sont d'autant plus inquiets que le Centre national de gestion, le CNG, chargé par votre ministère d'organiser les épreuves nationales classantes, a tranquillement déclaré avoir paramétré des serveurs pour 5 000 connexions simultanées, alors que 8 000 candidats étaient inscrits. Quel amateurisme ! Comment est-ce possible ?

Ma question est simple : quelles mesures d'urgence avez-vous prises et quelles garanties apportez-vous pour que les épreuves de juin se déroulent correctement ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée le 15/01/2016

Réponse apportée en séance publique le 14/01/2016

Mme Marisol Touraine, ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes. Madame la sénatrice, il y a plusieurs années, les représentants des étudiants ont exprimé le souhait que l'examen classant national soit réalisé sur tablette et non plus sur papier.

Pour répondre à cette demande, en lien avec les doyens, Thierry Mandon et moi-même avons fait en sorte de mettre en place un système permettant la réalisation du premier examen sur tablette au mois de juin prochain.

Pour préparer cet examen, des tests ont été réalisés. Les deux premiers - je tiens à insister sur le fait qu'il s'agit de tests et non d'épreuves, madame la sénatrice - ont eu lieu au mois de décembre dernier. Or le premier test a « planté », pour reprendre le vocabulaire informatique, en raison d'un bug massif. Je comprends donc parfaitement l'inquiétude et la préoccupation des étudiants et des enseignants qui se demandent ce qui va se passer. Toutefois, dès le lendemain, un autre test a été réalisé, et il s'est déroulé dans de bonnes conditions.

Pour garantir la qualité des examens du mois de juin prochain, j'ai indiqué que deux nouveaux tests seraient réalisés au mois de février et au mois de mars, pour s'assurer que l'origine du bug a bien été identifiée.

Je tiens donc à vous dire qu'il n'y a pas d'enjeu financier et que l'ensemble des services travaille pour faire en sorte que cet examen très important pour les étudiants en médecine se déroule dans les meilleures conditions possible. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

M. le président. La parole est à Mme Catherine Procaccia, pour la réplique.

Mme Catherine Procaccia. Madame la ministre, vous comprenez l'inquiétude de nos futurs médecins, et j'espère qu'ils apprécient cette déclaration. Ils aimeraient vous croire, parce que cette réforme était attendue depuis longtemps. Or le CNG n'a commencé l'installation d'un réseau spécifique qu'au mois de novembre dernier, alors que l'épreuve était prévue au mois de décembre !

Quelle crédibilité accorder aux annonces, alors que le CNG a osé répondre que le système était performant et que le problème tenait au fait que les étudiants ne se comportaient pas comme ses robots testeurs ! Quand vous dites que les épreuves du lendemain se sont bien passées, c'est inexact. En effet, même le troisième jour, 40 % des étudiants n'avaient toujours pas eu accès à l'informatique.

Cet échec, vous le savez, est d'autant plus mal vécu qu'il intervient après le vote de la loi Santé qui met à mal les futurs médecins.

M. le président. Il faut conclure, ma chère collègue !

Mme Catherine Procaccia. Ceux-ci se sont d'ailleurs surnommés « génération test » ! Un autre dispositif est-il au moins prévu, si l'intégralité du système « plante » ?

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