Question de M. CHARON Pierre (Paris - Les Républicains) publiée le 11/02/2016

M. Pierre Charon attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la réforme de l'orthographe. L'application prévue à la rentrée 2016 de cette réforme de 1990 a suscité une vive circonspection auprès d'un public extrêmement large. On ne peut que regretter que le Gouvernement encourage une mesure qui contribue à brouiller les repères de notre société. Alors que les circonstances présentes réclament une certaine unité, il est regrettable que la langue française soit affaiblie. Cette annonce a même heurté de simples citoyens pour qui la préservation de l'orthographe constitue un élément intangible du patrimoine national. La langue française est déjà menacée de l'extérieur (progression de l'anglais) : on ne doit pas ajouter à cette pression extérieure un affaiblissement interne encouragé par les pouvoirs publics français. Cette réforme est profondément incomprise, d'autant plus qu'elle conduit au risque d'une dénaturation grave de certains mots. Ainsi, la suppression de l'accent circonflexe dans certains mots pourrait conduire à des compréhensions équivoques de certaines phrases. Le sens d'une phrase pourrait être radicalement changé. En outre, l'application de cette réforme constitue un signal désastreux, alors que l'affaissement de la langue française est généralement constaté. Cette réforme ne peut être perçue que comme l'approbation par les pouvoirs publics de faits accomplis. Il est à craindre que cette réforme facilite, à l'avenir, d'autres mesures tout aussi déconstructrices. Dans ce cas, il lui demande ce qui empêcherait d'envisager la suppression d'institutions prestigieuses, comme l'Académie française, l'Institut de France ou le Collège de France, au motif qu'elles n'ont aucune signification pour nos contemporains ! La difficulté rencontrée dans l'écriture de certains mots ne saurait justifier une moindre vigilance. Le français n'a pas vocation à être transformé en sabir. Ce relâchement semble, malheureusement, encouragé par un exemple donné publiquement. Il lui demande ce qu'elle envisage pour mettre fin à ces polémiques qui risquent de constituer un message désastreux.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale


La question est caduque

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