Question de M. GORCE Gaëtan (Nièvre - Socialiste et républicain) publiée le 25/02/2016

M. Gaëtan Gorce souhaite alerter, à l'initiative de l'un de ses jeunes concitoyens, Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les difficultés d'orientation auxquelles peuvent être confrontés les élèves de terminale souhaitant intégrer certaines filières et sur les absurdités auxquelles le système mis en place peut aboutir. Prenons l'exemple d'un futur bachelier dont l'objectif est de devenir professeur d'éducation physique et sportive. Cet élève est motivé ; il a toujours rêvé de cette formation, a obtenu d'excellents résultats scolaires et multiplié les performances à haut niveau dans sa discipline sportive. L'on admettra que tout semble réuni pour qu'il puisse concrétiser sa vocation mais c'est compter sans les aléas de nos procédures administratives. Entamant la procédure de pré-admission en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), notre brillant jeune homme ignore en effet que cette filière dont il rêve est de plus en plus demandée.
Sur le portail admission post-bac (APB) de son académie, il se verra donc refuser la possibilité de cocher en premier vœu la formation de son choix.
Confronté à un afflux de candidats, le recteur de son académie a choisi - ce qu'il ignorait - de faire jouer l'article L. 612-3 du code de l'éducation qui précise que « Lorsque l'effectif des candidatures excède les capacités d'accueil d'un établissement, (…) les inscriptions sont prononcées, après avis du président de cet établissement, par le recteur chancelier (…), en fonction du domicile, de la situation de famille du candidat et des préférences exprimées par celui-ci. » Ce qui signifie qu'il a décidé (comme deux autres académies en 2013, cinq autres en 2014 et treize autres en 2015) de limiter le nombre de places offertes en STAPS.
Du coup, notre élève - heureusement toujours aussi déterminé - devra, pour pouvoir candidater à la filière STAPS, formuler un premier vœu d'une autre nature, anglais par exemple. Et ce n'est qu'après avoir procédé à ce premier choix, qui ne correspond en rien à ses attentes, qu'il se verra ensuite seulement autorisé à demander la filière sportive. Notons en passant que, dans d'autres académies, la méthode est différente mais les conséquences sont aussi injustes, puisque même sans indication de « contingentement » des filières universitaires sur le site APB, certaines stoppent tout simplement les inscriptions quand le seuil d'étudiants par filière est atteint.
Notre élève hésite naturellement : il risque, en effet, de se voir écarté des STAPS, si sa première demande est satisfaite, l'article L. 612-3 du code de l'éducation faisant de l'ordre des vœux l'un des critères de sélection.
Notre élève est, cependant et par définition, un compétiteur. Il surmonte ses réserves et procède comme demandé. Il compte, en effet, sur son dossier scolaire et se dit que la qualité de celui-ci lui garantira une admission.
C'est alors qu'il apprend, à sa grande stupéfaction et à celle de ses parents, que ses efforts scolaires auront, en réalité, été inutiles. C'est, en effet, par tirage au sort que la liste des étudiants en STAPS sera finalement arrêtée. L'inanité de cette méthode est pourtant évidente : faute de retenir les meilleurs et les plus motivés, la filière connaît un taux d'échec de près de 60%.

Il souhaiterait, au vu de ces éléments, savoir ce qu'elle pense d'un dispositif législatif qui décourage des vocations et oriente les futurs étudiants vers des filières pour lesquelles ils n'éprouvent aucune prédilection.

- page 770

Transmise au Ministère de l'éducation nationale


La question est caduque

Page mise à jour le