Question de M. DALLIER Philippe (Seine-Saint-Denis - Les Républicains) publiée le 03/03/2016

M. Philippe Dallier attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur concernant la vague de violence qui frappe la Seine-Saint-Denis actuellement : une série d'agression inspirée par les pratiques mafieuses à Stains et notamment au Clos Saint-Lazare ; une enfant de douze ans blessée à Saint-Denis ; un homme abattu à Pierrefitte ; une attaque au marteau à Montreuil ; un meurtre à Bondy... La liste est encore bien trop longue pour être exhaustive.

Alors que nous sommes en pleine reconduction de l'état d'urgence, il lui demande les actions et moyens supplémentaires qu'il compte mettre en œuvre afin d'augmenter considérablement les effectifs de police, seul gage de la protection de nos concitoyens sequano-dyonisiens.

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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 07/07/2016

Le début de l'année 2016 a été effectivement marqué par de graves actes de violence commis dans le département de la Seine-Saint-Denis, liés principalement à des règlements de comptes, rixes ou différends avec arme à feu. Au cours des deux premiers mois de l'année, 4 homicides, 14 tentatives d'homicides et 2 décès consécutifs à des violences volontaires ont été enregistrés. S'agissant des faits évoqués plus particulièrement dans cette question, un homme a été blessé par balle, le 1er février 2016 à Saint-Denis. Victime collatérale de cet acte, sa fille, âgée de 11 ans, a été légèrement blessée au coude. Rapidement identifié, l'auteur des tirs a été interpellé 10 jours plus tard à Barcelone en application d'un mandat d'arrêt européen. Le 17 février 2016, un jeune homme a été tué à Bondy au cœur de la cité du Nord où il résidait. L'enquête révélait rapidement que l'auteur des faits était un autre résident de cette cité. Ce dernier fait actuellement l'objet d'un mandat de recherche. Le 21 février 2016, à Pierrefitte, un homme a été victime d'un homicide par arme à feu. Très rapidement interpellé, l'auteur des faits a été déféré puis écroué. L'enquête diligentée par le service départemental de police judiciaire de la Seine-Saint-Denis faisait apparaître que cet homicide avait pour origine une altercation d'ordre privé entre le mis en cause et la victime. Il est observé que la plupart de ces violences aggravées sont souvent la conséquence d'activités liées à des trafics de produits stupéfiants. Pour lutter contre cette problématique, un plan de lutte contre le trafic de stupéfiants mis en place sous l'égide du Préfet de Police dès février 2008 et associant les différents services de police et de justice, a défini des objectifs territoriaux. Ce dispositif, renforcé en 2010 dans le cadre de la création de la police d'agglomération, s'appuie sur l'ensemble des effectifs de la police d'agglomération relevant des services de renseignement, des services judiciaires ou de sécurité publique. La collaboration étroite entre ces services permet d'obtenir un niveau de coordination et d'efficience qui est régulièrement réévalué. En 2015, l'action policière menée a permis de saisir 1,9 tonne de résine de cannabis, 142 kilos de cocaïne, 7,8 kilos d'héroïne, 3,9 kilos de produits de synthèse, 685 grammes de crack ainsi que la somme de 3 595 306 euros. S'agissant de l'activité judiciaire, 19 homicides volontaires sur 22 commis au cours de l'année 2015 ont été élucidés par les policiers du service départemental de police judiciaire de la Seine-Saint-Denis Enfin, pour appuyer les services de police nationale dans le cadre des mesures dictées par l'état d'urgence, les forces armées prennent en compte une partie de la mission de protection des points sensibles, notamment la sécurisation des écoles de confession juive. La police municipale, en coordination avec la police nationale, participe également à ces actions de sécurisation. La présence de ces forces supplétives permet ainsi aux effectifs de la direction territoriale de la sécurité de proximité de Seine-Saint-Denis de se consacrer à la lutte contre la délinquance et la criminalité. La mobilisation et l'engagement des services de police ont permis d'infléchir l'évolution de la délinquance en Seine-Saint-Denis au cours de ces deux dernières années, respectivement de 2,7 % en 2014 et de 1,7 % en 2015.

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