Question de M. KAROUTCHI Roger (Hauts-de-Seine - Les Républicains) publiée le 10/03/2016

M. Roger Karoutchi attire l'attention de M. le secrétaire d'État, auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger sur la situation dramatique des relations commerciales entre la France et l'Allemagne. Alors que le couple franco-allemand n'est manifestement plus le moteur de la construction européenne depuis 2012, il s'inquiète de l'information de mars 2016 relayant des données de l'institut statistique national allemand s'agissant des partenariats commerciaux avec notre voisin allemand. Il constate que, selon des chiffres provisoires, la France n'est plus le partenaire commercial principal de l'Allemagne au titre de l'année 2015, renversant la situation qui prévalait depuis les années 1970 jusqu'à aujourd'hui. Il est pourtant nécessaire de renforcer les partenariats commerciaux qui existent entre nos deux pays.

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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministère des affaires étrangères et du développement international, chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger publiée le 27/10/2016

Les chiffres du commerce extérieur allemand, publiés en mars 2016 par l'office de statistiques fédéral, indiquent que la France est désormais le second partenaire commercial de son voisin (avec 170 Md€ d'échanges), juste derrière les États-Unis (173 Md). La cause immédiate de ce recul est la forte augmentation de 10 Md€ en un an (soit 19,6 %) des exportations allemandes outre-Atlantique. Cette situation s'explique principalement par des facteurs exogènes, parmi lesquels un effet de change important (dû à la dépréciation de l'euro par rapport au dollar), et la vigueur de la reprise américaine (avec une croissance de 2,4 % en 2015), qui s'accompagne d'une ré-industrialisation favorisant l'importation de machines-outils allemandes (+ 14,6 % en un an) et la consommation des ménages (le secteur des voitures allemandes progresse ainsi de 21,8 %). Ces résultats doivent par ailleurs être mis en perspective. Si l'on rapporte le volume des échanges à la valeur du PIB des États partenaires, la France reste en effet largement devant les États-Unis. Il faut surtout noter que la perte de la première position s'accompagne d'une progression des échanges franco-allemands (+ 1,8 % en 2015, contre 1,3 % en 2014). La France n'est du reste pas la seule concernée : la part d'autres pays, comme les Pays-Bas, troisième partenaire commercial de l'Allemagne, dans les échanges commerciaux allemands a également diminué. C'est là l'effet d'une stratégie commerciale allemande consistant à réorienter les investissements dans les parties du monde connaissant davantage de croissance que l'Europe. La diminution de l'intensité relative des flux commerciaux invite la France, dans l'attente d'une reprise de la croissance au sein du marché intérieur, à accroître les efforts de sa diplomatie économique, notamment en direction des pays à forte croissance.

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