Question de M. ZOCCHETTO François (Mayenne - UDI-UC) publiée le 14/10/2016

Question posée en séance publique le 13/10/2016

M. François Zocchetto. Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, comment vous dire notre étonnement, et même notre stupéfaction, à la lecture, ce matin, d'un ouvrage dans lequel le Président de la République se met en scène. Celui-ci a en effet choisi de se livrer au cours de soixante entretiens, totalisant plus de cent heures d'échanges.

Faut-il rappeler que notre pays compte 5 millions de chômeurs, 70 milliards d'euros de déficit, 2 000 milliards de dette, que nous sommes à la merci d'attentats terroristes et que nous accumulons les soucis en matière de politique étrangère ?


M. Philippe Dallier. « Ça va mieux » ! » (Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.)


M. François Zocchetto. Certains se sont autorisés à se demander quand donc travaillait le Président de la République. Je préfère poser la question suivante : quand trouve-t-il le temps de mener ces entretiens ?

Outre cette curieuse façon d'utiliser un temps si rare, ce livre nous fait découvrir un Président cultivant le commentaire de ses hésitations, de son inaction, de son cynisme, qu'il assume lui-même lorsqu'il reconnaît des jugements à l'opposé de ses déclarations publiques.

Aujourd'hui, derrière l'incompréhension, nous sentons poindre l'exaspération, voire la révolte, chez certains de nos concitoyens, lorsqu'ils voient le Président de la République en commentateur public de sa propre vie domestique et, plus généralement, se contemplant lui-même.


M. Jean-Louis Carrère. Vous disiez déjà cela de Mitterrand !


M. François Zocchetto. Vraiment, un Président de la République ne devrait pas tenir de tels propos !


Mme Éliane Assassi. Ce n'est pas une question d'actualité !


M. François Zocchetto. Dans ce contexte, monsieur le ministre, j'ai une question à vous poser : comment le Gouvernement compte-t-il restaurer un tant soit peu la crédibilité de la parole publique ? (Bravo ! et vifs applaudissements sur les travées de l'UDI-UC et du groupe Les Républicains.)

- page 14982


Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt publiée le 14/10/2016

Réponse apportée en séance publique le 13/10/2016

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Christian Cambon. La voix de son maître !

M. Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le sénateur et président du groupe UDI-UC, vous avez terminé votre intervention en évoquant la crédibilité de la parole publique.

Or, dans l'histoire de cette République, en termes de crédibilité de la parole publique, chacun pourra être renvoyé à ses propres réflexions et engagements !

M. Jacques Grosperrin. « Moi président »…

M. Stéphane Le Foll, ministre. La crédibilité de la parole publique, monsieur le sénateur, c'est de donner les résultats de la politique qui est conduite en matière de compétitivité de l'industrie française, laquelle avait été perdue. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

Au mois de septembre de cette année, pour la première fois, nous avons constaté une hausse de plus de 2,9 % du nombre de créations d'entreprises, un score jamais atteint depuis 2010.

Vous avez parlé des 70 milliards d'euros de déficit. Dois-je vous rappeler, monsieur le sénateur, que les déficits s'élevaient en 2011, dans notre pays, à plus de 100 milliards ? (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

Dois-je vous rappeler que l'endettement de la France s'était accru de 25 points de produit intérieur brut sous la présidence précédente, alors qu'il n'est que de 5 points sous celle de François Hollande et que ce chiffre baisse encore ?

Si vous voulez parler de crédibilité, il faut regarder les faits, les actes et les résultats. Certes, ceux-ci peuvent être discutés et contestés. Chacun peut avoir des moments de doute et d'hésitation, et vous en avez eu aussi.

M. Jacques Grosperrin. Répondez à la question !

M. Pierre Charon. La question !

M. Stéphane Le Foll, ministre. Chacun, dans la vie politique, peut avoir pris des positions à un certain moment et en avoir changé… Il suffit pour s'en convaincre de s'intéresser à la primaire de la droite qui vient de commencer (Vives exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) et de comparer les propos tenus autrefois par le précédent Président de la République avec ce qu'il dit aujourd'hui. Pour ce qui est de la crédibilité, je vous renvoie donc, monsieur le sénateur, au débat de ce soir !

M. Jacques Grosperrin. C'est cela, votre réponse ?

M. Stéphane Le Foll, ministre. Pour notre part, comme vient de le dire Marisol Touraine, nous continuerons à agir afin que notre modèle social, la République et notre économie se redressent, pour le bien des Français. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain et du groupe écologiste. – M. Alain Bertrand applaudit également.)

- page 14982

Page mise à jour le