Question de Mme BOUCHOUX Corinne (Maine-et-Loire - Écologiste) publiée le 01/02/2017

Question posée en séance publique le 31/01/2017

Mme Corinne Bouchoux. Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État auprès de la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Monsieur le secrétaire d'État, ce matin, conformément à la loi, vous présentiez le Livre blanc de l'enseignement supérieur et de la recherche. Cela a été l'occasion d'identifier les enjeux et d'établir une trajectoire budgétaire pour les années à venir. Nous nous félicitons des ambitions portées par ce rapport et, plus particulièrement, de la recherche d'une réelle mise en cohérence de plusieurs stratégies complémentaires.

Nous saluons également la volonté de diplômer 60 % d'une classe d'âge, l'appui apporté à l'immobilier et à la politique de sites, ainsi que la revalorisation des traitements des enseignants-chercheurs et des personnels administratifs.

Enfin, l'ambition de consacrer 2 % du PIB à l'enseignement supérieur et à la recherche, ainsi que 3 % à la recherche et développement, va réellement dans le bon sens. Dans le contexte actuel, cette question est malheureusement peu abordée dans les différents débats préélectoraux.

L'exemple des dérives auxquelles on assiste aux États-Unis – gels de crédits, censure de chercheurs, mise au pas de la science de l'environnement et du climat – doit nous interpeller et nous conduire à placer ce sujet au cœur du débat politique, sans polémique inutile.

Le Livre blanc retient qu'il faut faire de ce sujet un pilier majeur de notre développement socio-économique, pour lutter contre le chômage et la robotisation. Si nous en sommes convaincus, nous pensons que l'enseignement supérieur et la recherche doivent nous aider à appréhender la société de demain dans son ensemble.

C'est pourquoi, monsieur le secrétaire d'État, le groupe écologiste vous interroge sur la place concédée à la transition énergétique, aux nouveaux modes de production agricole et à la santé dans la stratégie que propose le Livre blanc de l'enseignement supérieur et de la recherche, dont nous espérons pouvoir débattre ici avant la fin de nos travaux. (Applaudissements sur les travées du groupe écologiste.)

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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 01/02/2017

Réponse apportée en séance publique le 31/01/2017

M. Thierry Mandon, secrétaire d'État auprès de la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche. Madame la sénatrice, vous avez raison de le rappeler, le Livre blanc, qui était prévu par la loi de 2013, est un outil de pilotage stratégique sur cinq années du dispositif d'enseignement supérieur et de recherche.

Toutefois, il est beaucoup plus qu'une obligation légale. Il est d'abord l'expression d'une conviction, que partagent nombre de sénateurs sur toutes les travées : notre matière première, c'est la matière grise ! Si nous voulons garder la place qui est la nôtre dans le monde, nous devons travailler sur ce terreau.

Il est ensuite l'expression d'une volonté, celle que notre pays demeure dans les toutes premières puissances mondiales en matière de diplomation, comme en matière de recherche, au moment où de grands pays annoncent des investissements massifs. La semaine dernière encore, les Britanniques décidaient de consacrer 4 milliards d'euros supplémentaires à la recherche pour les quatre années qui viennent…

Ce document est enfin une nécessité, alors que, d'outre-Atlantique, nous vient une contestation des bases mêmes de l'esprit scientifique, de la raison et de la vérité factuelle.

Ce Livre blanc fixe des objectifs chiffrés et définit le cadre d'une programmation pluriannuelle budgétaire, qui, après 2017, devrait se prolonger sur les mêmes bases en 2018, 2019 et 2020. Il mesure en outre, pour la première fois de manière indépendante, l'impact de l'investissement en matière de recherche et d'enseignement supérieur sur la croissance, c'est-à-dire un demi-point de PIB à l'horizon de dix ans.

Madame la sénatrice, vous m'interrogez sur le développement durable, la transition écologique et d'autres thématiques. En 150 pages, il me semble que le développement durable est mentionné une cinquantaine de fois, tandis que la transition écologique est abordée 28 fois. Ces thématiques font donc véritablement partie des toutes premières priorités du grand défi de la recherche et de l'enseignement supérieur, que nous devons relever ensemble, quelles que soient nos convictions. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain et du groupe écologiste.)

M. le président. La parole est à Mme Corinne Bouchoux, pour la réplique.

Mme Corinne Bouchoux. Monsieur le secrétaire d'État, je vous remercie de votre réponse, et j'en profite pour saluer en même temps l'écoute attentive que m'ont accordée tous nos collègues. Nous ne sommes pas toujours obligés d'être en désaccord sur tout. S'il y a un sujet sur lequel nous pouvons tous nous accorder, c'est bien le rôle de l'enseignement supérieur et de la recherche ! (Applaudissements sur les travées du groupe écologiste et du groupe socialiste et républicain.)

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