Question de M. de NICOLAY Louis-Jean (Sarthe - Les Républicains) publiée le 16/11/2017

M. Louis-Jean de Nicolaÿ attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, au sujet de l'ampleur exceptionnelle et foudroyante des maladies affectant le buis, comme la pyrale et le cylindrocladium buxicola, aujourd'hui présentes dans la quasi-totalité des départements, et sur l'importance de la lutte continue contre celles-ci.
Le programme « save buxus », coordonné par l'association nationale des structures d'expérimentation et de démonstration en horticulture (ASTREDHOR) et l'association « plante & cité », mis en place en 2014 et qui doit s'achever fin 2017, permet d'identifier et de mettre au point des solutions de biocontrôle pour lutter durablement et le plus écologiquement possible contre la pyrale du buis et les maladies du dépérissement, mais aussi d'élaborer une stratégie de gestion.
À ce titre, la synthèse 2016 du projet save buxus sur le volet pyrale du buis restitue des informations particulièrement précieuses pour déterminer la stratégie de lutte contre cette maladie. Cette synthèse souligne en effet que : « en cas de très forte pression, le piégeage de masse seul ne permet pas de protéger efficacement les buis (…) » et que l'impact de la lutte à l'aide de trichogramma spp. s'avère « (…) négligeable dans le contrôle biologique de la pyrale du buis. ».
En tant qu'élu dans une région partenaire de ce programme, il lui semble primordial de continuer à bénéficier de ses recherches et résultats dans la mesure où le dépérissement de cet écosystème séculaire s'avère être un problème particulièrement préoccupant (il participe à la stabilité des sols et permet d'amoindrir les risques d'incendie dans certaines zones).
Aussi, compte tenu du caractère préjudiciable pour la recherche qu'aurait l'arrêt de ce programme, alors même que des poussées phénoménales, que ce soit de la pyrale mais aussi du cylindrocladium buxicola, ont été observées ces derniers mois, il lui demande donc dans quelle mesure le Gouvernement compte intervenir sur ce sujet, si le programme save buxus sera reconduit et, le cas échéant, dans quelle configuration.

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Transmise au Ministère de l'agriculture et de l'alimentation


Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 18/01/2018

Le buis est présent sur tout le territoire national, et en particulier dans des lieux à fort enjeu patrimonial. La pyrale du buis (cydalima perspectalis) est un papillon natif des régions subtropicales humides d'Asie. Défoliateur des buis, il a été introduit en Europe dans les années 2000 et est désormais largement présent sur le territoire européen. La cylindrocladiose du buis (cylindrocladium buxicola) est un champignon, connu sous le terme de « dépérissement du buis ». Il a été identifié en Nouvelle Zélande, en Europe et en Amérique du Nord, et est largement présent sur le territoire européen. Ainsi, la pyrale et la cylindrocladiose ont été retirées des listes d'alerte de l'organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes et ne font pas l'objet de réglementation au niveau européen ou national. Elles sont actuellement classées comme danger sanitaire de catégorie 3. La prévention et la lutte contre ces deux dangers sanitaires reposent sur deux moyens d'action complémentaires : d'une part, la surveillance du territoire et l'accompagnement de la recherche et, d'autre part, la disponibilité de solutions de bio-contrôle disponibles. La loi n°  2017-348 relative à la lutte contre l'accaparement des terres agricoles et au développement du biocontrôle donne désormais la possibilité de recourir à des traitements conventionnels lorsque, sur la base des résultats de la surveillance biologique du territoire, ces traitements s'avèrent nécessaires pour lutter contre un danger sanitaire grave menaçant la pérennité du patrimoine historique ou biologique et ne pouvant être maîtrisé par un autre moyen, y compris une méthode non chimique. Sur ce sujet, l'institut national de la recherche agronomique (INRA) dispose déjà de résultats encourageants en particulier dans le cadre du programme SaveBuxus. La première phase de ce programme s'achève cette année et sera suivie d'un plan d'actions de trois ans. Un renforcement de la surveillance de la pyrale du buis est en cours par les acteurs concernés, afin d'être en capacité de qualifier la situation sanitaire annuelle. Ainsi, la dérogation pour des traitements phytopharmaceutiques dans les espaces verts et ouverts au public et appartenant à l'État, pourra être mise en œuvre si nécessaire et justifié, dans les lieux patrimoniaux historiques ou biologiques. En forêt, le ministère de l'agriculture et de l'alimentation a chargé l'institut national de l'information géographique et forestière de mesurer l'étendue des dégâts lors de la prochaine campagne d'inventaire forestier. Il a également demandé à l'INRA de tester l'efficacité de différents modes de lutte biologique, notamment via la recherche de parasitoïdes (parasites naturels des œuf de pyrale).

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