Question de Mme MALET Viviane (La Réunion - Les Républicains) publiée le 23/11/2017

Mme Viviane Malet appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur la leucose bovine enzootique.

La Réunion est le seul territoire de France où sévit, depuis des années, cette maladie touchant à ce jour 70 % des bovins.

Ce département, du fait de l'absence d'exportation de bovins et de la présence diffuse du virus sans impact sanitaire avéré sur les élevages, est dispensé de l'application des dispositions en vigueur sur le reste du territoire national au travers de deux arrêtés ministériels publiés en 2015.

Le 2 novembre 2017, la préfecture de La Réunion a publié un communiqué relatif à cette maladie et précisant qu'elle ne présentait strictement aucun danger pour l'homme.

Elle lui demande donc de lui indiquer sur quelles études se basent les services de l'État pour apporter cette réponse et les mesures qu'il entend prendre en faveur des agriculteurs propriétaires des élevages touchés par cette infection.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 01/02/2018

Afin de concevoir les mesures de gestion des risques sanitaires, les services de la direction générale de l'alimentation s'appuient sur l'expertise scientifique de l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses),  en charge, sous la tutelle des ministères chargés de la santé, de l'agriculture et de l'environnement, de l'évaluation des risques. L'Anses s'est prononcée sur la situation de la leucose bovine à La Réunion dans son avis du 23 juillet 2015. La leucose bovine n'est pas la maladie prioritaire du cheptel réunionnais : d'autres maladies très présentes sont les causes d'affaiblissement du cheptel. Par ailleurs, aucun risque de transmission de cette maladie pour l'homme n'est identifié par cette agence. Il est toutefois dans l'intérêt des filières d'éradiquer la leucose bovine par des moyens permettant de lutter dans le même temps contre les maladies prioritaires du cheptel bovin. L'arrêté ministériel du 27 octobre 2017 relance une prophylaxie (dépistage sanguin annuel sur les animaux de plus de 12 mois) obligatoire pour tous les détenteurs de bovins, toutes filières confondues. L'état des lieux qui sera fait lors de la campagne de prophylaxie 2018 (connaissance approfondie de la répartition de la maladie) ainsi que l'identification des différents moyens de lutte adaptés à la leucose bovine à La Réunion doivent aboutir à la structuration d'un plan global de maîtrise sanitaire bovin (PGMSB) dont les objectifs sont, à moyen terme, la réduction de la prévalence de cette maladie, mais aussi de toutes celles impactant le cheptel bovin, et à plus long terme, l'éradication de cette maladie tout en permettant la pérennité des filières bovines. Parmi les actions qui seront mises en place pour permettre une baisse de la prévalence, les mesures suivantes sont à l'étude : lutte contre les vecteurs, amélioration des logements (éviter la prolifération des vecteurs), réforme anticipée des animaux touchés par la leucose, gestion par lots d'animaux, amélioration des conditions d'élevage, etc. Ces actions doivent être adaptées, élevage par élevage, en fonction des résultats de la prophylaxie et des objectifs individuels de réduction de la prévalence qui seront assignés à chaque élevage. Les professionnels, soutenus par l'État, évaluent le financement du plan d'actions. Une animation des plans d'assainissement de la leucose prévus au PGMSB sera réalisée par le groupement de défense sanitaire qui en rendra compte annuellement devant le conseil régional d'orientation de la politique sanitaire animale et végétale.

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