Question de Mme KAUFFMANN Claudine (Var - NI) publiée le 24/01/2018

Question posée en séance publique le 23/01/2018

Mme Claudine Kauffmann. Ma question s'adresse à Mme la ministre auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports.

Le Gouvernement adopte actuellement, à l'encontre des automobilistes, des mesures drastiques visant à réduire la circulation des véhicules particuliers et son incidence sur l'environnement. Certaines zones de notre territoire se voient infliger cette dissuasion sans qu'on leur propose pour autant des solutions de substitution en termes de transports.

À cet égard, l'arrière-pays varois est un exemple révélateur. Sa population, qui a crû de 30 % en vingt ans, n'a d'autre choix que d'utiliser des véhicules automobiles pour se déplacer. En effet, le centre Var est dépourvu de toute ligne ferroviaire, le train ne desservant que le littoral.

Est-il nécessaire de préciser qu'il s'agit là d'une forte entrave au développement économique, à la création d'emplois, à la formation de nos jeunes et à la préservation de l'environnement ?

Pourtant, une ligne ferrée existe. Reliant Carnoules, Brignoles et Gardanne, elle offre des possibilités de connexions vers Marseille et Nice. Cependant, elle est demeurée inutilisée durant des décennies, à la satisfaction de certains lobbies locaux, mais au plus grand détriment de nos concitoyens.

Alors que les investissements dans notre réseau ferré ont concerné essentiellement les lignes à grande vitesse, pouvons-nous espérer du Gouvernement qu'il considère enfin que la priorité doit être désormais donnée aux transports locaux ?

Monsieur le ministre d'État, puis-je espérer que vous portiez une attention nouvelle à la réhabilitation de la ligne de chemin de fer que j'ai évoquée ? Cela permettrait l'indispensable désenclavement du centre Var. (Mme Christine Herzog applaudit.)

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Réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire publiée le 24/01/2018

Réponse apportée en séance publique le 23/01/2018

M. Nicolas Hulot, ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Madame la sénatrice, je vous prie d'excuser Élisabeth Borne, qui ne pouvait être présente au Sénat cette après-midi.

Les Assises de la mobilité, conduites par Élisabeth Borne, ont bien défini comme priorité la mobilité du quotidien, qui permet à nos concitoyens d'aller travailler, de vivre, d'avoir des loisirs au cœur de leur territoire.

Je ne peux que le constater avec vous, la desserte ferroviaire du Var est aujourd'hui difficile, et le mot est faible. En effet, depuis la modernisation de la ligne avec l'arrivée du TGV dans les années quatre-vingt, très peu d'investissements ont été réalisés.

Élisabeth Borne et moi-même savons que la situation du réseau ferroviaire est difficile dans ce territoire, qu'elle provoque désagréments, retards, difficultés pour les usagers, en particulier dans les déplacements du quotidien.

Vous proposez la réhabilitation d'une ligne ancienne. Cette dernière, pour des raisons évidentes de sécurité, n'est actuellement pas en mesure de recevoir des trains. Un tel projet est envisageable, mais sa réalisation et son financement doivent être étudiés avec le conseil régional dans le cadre d'un contrat de plan État-région.

Vous le savez, le budget reste contraint et, sur cette ligne en particulier, les travaux nécessaires sont excessivement importants. C'est précisément pour identifier les priorités qu'Élisabeth Borne a mis en place le Conseil d'orientation des infrastructures. Deux priorités principales ont été fixées : l'entretien et la modernisation des réseaux existants, d'une part, les transports du quotidien, d'autre part. Le Parlement a d'ailleurs été pleinement associé aux réflexions pour établir ces priorités et pour examiner les enjeux financiers. Pour moderniser les réseaux, il faut en effet des ressources.

Un rapport sera remis, sur la base duquel le Gouvernement engagera une démarche de concertation et de travail, afin de pouvoir inscrire dans un texte de programmation, au printemps prochain, les engagements retenus sur le fondement des priorités que je viens d'évoquer.

M. le président. La parole est à Mme Claudine Kauffmann, pour la réplique.

Mme Claudine Kauffmann. Je vous remercie, monsieur le ministre d'État. Je suivrai ce dossier avec le plus grand intérêt !

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