Question de M. PRIOU Christophe (Loire-Atlantique - Les Républicains) publiée le 22/02/2018

M. Christophe Priou attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la situation des professeurs documentalistes. En effet, ces professeurs titulaires d'un certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (CAPES) adossé aux sciences de l'information et de la communication travaillent depuis longtemps à la formation des élèves du secondaire pour en faire des citoyens qui prennent toute leur place au sein d'une société dans laquelle la culture de l'information et des médias est une condition indispensable à leur liberté et à l'exercice de leurs droits. Les professeurs documentalistes répondent ainsi à la mission qui leur est confiée dans la circulaire n° 2017-051 du 23 mars 2017 de « former tous les élèves à l'information documentation et contribuer à leur formation en matière d'éducation aux médias et à l'information (…) dans une progression des apprentissages de la classe de sixième à la classe de terminale, dans la voie générale, technologique et professionnelle. » Ainsi, il est nécessaire d'inscrire au centre des apprentissages, de la maternelle au lycée, une formation permettant l'acquisition, par tous les élèves, d'une culture de l'information des médias, y compris numériques. Cet enseignement a légitimité à être porté par les professeurs documentalistes dans leur champ disciplinaire de référence, l'information-documentation, qui entretient des rapports épistémologiques avec les cultures informationnelles, médiatiques et numériques. Dans le contexte de la réforme du lycée, à la lecture du rapport sur le baccalauréat 2021, il apparaît que l'expertise des professeurs documentalistes trouvera, en toute logique, son entière place dans l'enseignement des « enjeux du monde contemporain » en classe de seconde et répondra aux exigences du domaine de compétence relatif à « la réflexion sur le monde » en classe de première et terminale. En outre, l'enseignement en information-documentation inclut la question des usages du numérique, dont la « sécurité informatique » et la « e-réputation » citées dans le rapport sont des composantes essentielles et travaillées depuis longtemps par les professeurs documentalistes. C'est pourquoi, compte tenu des compétences multiples des professeurs documentalistes, il lui demande de bien vouloir confirmer leur intégration pleine et entière aux projets de réforme à venir.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 23/08/2018

Les missions des professeurs documentalistes, telles que décrites par la circulaire n°  2017-051 du 28 mars 2017, sont déclinées en trois axes : - le professeur documentaliste est « enseignant et maître d'œuvre de l'acquisition par les élèves d'une culture de l'information et des médias » ; - il est également « maître d'œuvre de l'organisation des ressources pédagogiques et documentaires de l'établissement et de leur mise à disposition » ; - enfin, il est « acteur de l'ouverture de l'établissement sur son environnement éducatif, culturel et professionnel. » Du fait de ces missions, les professeurs documentalistes seront au cœur de deux dispositifs majeurs introduits par la réforme du lycée. Tout d'abord, ils participeront à l'accompagnement des lycéens pour le choix de leur orientation, et ce dès la classe de seconde. En effet, de la seconde à la terminale, les lycéens seront accompagnés spécifiquement pour l'élaboration de leurs choix de parcours et d'entrée dans l'enseignement supérieur. Ils bénéficieront ainsi, et à titre indicatif, de 54 heures annuelles « d'accompagnement au choix de l'orientation ». Cet accompagnement inclura l'aide à la recherche d'informations fiables sur l'enseignement supérieur, l'orientation, et les projets professionnels des élèves. Conformément à la circulaire précitée, le professeur documentaliste « contribue aux enseignements et dispositifs permettant l'acquisition d'une culture et d'une maîtrise de l'information par tous les élèves ». Son rôle dans cet enseignement d'accompagnement au choix de l'orientation sera donc essentiel, de concert avec l'ensemble de l'équipe éducative. Ladite circulaire précise que « le professeur documentaliste participe aux travaux disciplinaires ou interdisciplinaires qui font appel en particulier à la recherche et à la maîtrise de l'information. Il accompagne la production d'un travail personnel d'un élève ou d'un groupe d'élèves et les aide dans leur accès à l'autonomie ». Les professeurs documentalistes auront donc naturellement un rôle majeur d'accompagnement des élèves dans la préparation des épreuves du baccalauréat et notamment de l'épreuve orale terminale. Par ailleurs, les professeurs documentalistes, dans le cadre des co-enseignements prévus par la même circulaire du 28 mars 2017, pourront participer à tout enseignement contribuant à l'éducation culturelle, sociale et citoyenne de l'élève. En fonction des nouveaux programmes qui devront entrer en application à partir de la rentrée 2019 pour les élèves de seconde et de première et de la rentrée 2020 pour les élèves de terminale, les enseignements à dominante numérique, qui peuvent inclure une éducation aux médias et aux bonnes pratiques numériques, nécessiteront également l'implication des professeurs documentalistes.

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